Ascenseur émotionnel

Welcome to Dongmakgol est le croisement improbable entre JSA et Crazy Kung Fu. Il n'est pas vraiment un ovni pour qui a déjà été séduit par le cinéma coréen, mais assez barré pour entrer dans la cour des grands. N'ayant malheureusement pas bénéficié de sortie française au cinéma, le film reste plutôt confidentiel pour le moment, en espérant que l'édition blu-ray/dvd et une sortie VOD récente pourront rendre justice à ce bijou.

L'histoire de ses soldats du Nord et du Sud de la Corée qui se retrouvent par hasard dans un village complètement isolé de tout conflit est vraiment touchante et parfois hilarante. Les alternances entre l'humour potache et profondes tensions dramatiques rendent ce film d'une grande humanité et permet une identification incroyable aux différents personnages. Le contexte de guerre renforce bien sûr cette impression, le film soulignant bien l'absurdité des conflits armés entre deux camps dont beaucoup de soldats ont oublié l'origine même de leur affrontement.

Welcome to Dongmakgol est donc un grand huit d'émotions, comme je n'en avais jamais vu. Ils sont en effet plutôt rares ceux qui parviennent en une scène à renverser la vapeur et amener le spectateur dans un spectre émotionnel qu'il ne s'attendait pas du tout à explorer. Le tout sur une musique merveilleuse de Joe Hisaishi qui s'est exceptionnellement exilé du Japon pour composer !

Dongmakgol est par ailleurs un très beau film, totalement maîtrisé d'un point de vue visuel, et avec un des plus géniaux ralentis du cinéma dans une scène d'anthologie, complètement hors norme du film, mais à crever de rire.

A la lisière du cartoon, le film nous balade et nous fait rencontrer de gens vraiment chouette, malheureusement dans un moment pas chouette du tout de leur vie.
Un des personnage nous le dit d'ailleurs "Dans un autre contexte, on se serait bien marré !"
Je me demande bien ce que ça aurait donné alors, parce que ça faisait longtemps que je n'avais pas autant ri !
...
Mais putain qu'est-ce que j'ai pleuré !.....