Paradise City
1950, en pleine guerre de Corée, un village éloigné et reculé de toutes civilisations ne se préoccupe aucunement de cette guerre, et c'est-là que vont atterrir trois soldats Nord-Coréens, deux...
le 22 juil. 2014
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On a souvent entendu parler d'histoires et vu des photos de la première guerre mondiale où des militaires ennemis s'échangeaient des messages, des photos et des cadeaux d'une tranchée à l'autre pendant les périodes de fêtes & de trêves... En d'autres circonstances, ces hommes auraient pu être les meilleurs amis du monde...
Et bien ce sont ces "autres circonstances" que Welcome to Dongmakgol, film coréen, met en scène ici.
En pleine guerre de Corée, 3 militaires du Nord, 2 militaires du Sud et un pilote américain se retrouvent contraints de rester dans un village reculé et inaccessible au sommet d'une montagne où ils devront coexister pour rembourser une certaine dette... Ils pourront ainsi petit à petit oublier les conflits qu'on leur a imposés et dont ils ne connaissent finalement pas vraiment les raisons et les enjeux.
Le film est vraiment prenant et surtout particulièrement chaleureux. La candeur des habitants de ce village, loin de toute civilisation et qui ne savent pas qu'une guerre a lieu à des kilomètres de là, rend certaines situations particulièrement cocasses.
La réalisation sert bien le propos et même l'utilisation occasionnelle, parfois un peu grotesque, des fonds verts, couplée à des couleurs un peu saturées/fluo' donne un côté fantasmagorique au tout qui, au final, pourrait presque amener une nouvelle lecture de la 1ère moitié du film:
Et si ces soldats étaient déjà morts? Après tout, ils sont tous arrivés ici après un événement assez périlleux dont ils auraient pu ne pas réchapper... Et puis, cette nouvelle vie semble un peu trop idyllique, trop idéalisée... L'endroit parfait pour rechercher une véritable rédemption, une purification de l'âme et de l'esprit avant de passer à un niveau supérieur... Mais gare au vice du serpent en cours de route qui tentera de vous détourner du droit chemin, "gros bobo", comme dirait l'ange-gardien de l'escouade tout de blanc vêtu! (À noter que le catholicisme est, il me semble, la religion dominante ou la 2ème plus répandue du pays)
Le tout accompagné d'une musique orchestrale aux petits oignons qui berce le spectateur au fil de l'histoire. Après vérification, c'est Joe Hisaishi qui est aux commandes de l'OST, pas étonnant, donc, d'avoir pensé plusieurs fois à la bande-son (fantastique, au passage) de "l'été de Kikujiro" de Takeshi Kitano ou aux films de Miyazaki dans les émotions qu'elles procurent.
L'été de Kikujiro, de Takeshi Kitano, Main Theme
Welcome to DongMakgol, Main Theme
Bref, Welcome to Dongmakgol, c'est un peu une version cinéma de Rendez-vous en terre inconnue, les même moments d'incompréhension et de découverte de l'autre, le tout sans la barrière de la langue (sauf pour l'américain, qui fait, pour le coup, vraiment office d'extraterrestre dans ce village, comme les célébrités qui participent à l'émission de France 2).
(Note de l'auteur: À ce stade de l'article, j'en étais aux alentours des 1h10 de film, mis en pause sans en connaître la suite... J'étais inspiré et je ne voulais pas perdre ce que j'avais en tête, notamment mon intro et mon spoiler... Ce qui suit a été rédigé une fois le film terminé )
Un film à voir, vraiment, malgré les quelques maladresses coutumières aux films sud coréens (les actes bien tranchés et sans réelle transition qui composent le long métrage par exemple), il est doublement + méritant lorsqu'on apprend que l'oeuvre n'a coûté que 3 millions de dollars (et 3 supplémentaires pour la post-prod ').
Il serait aisé d'interpréter son message comme un appel à la paix, une main tendue aux habitants de la Corée du Nord qui, malheureusement, ne verront très probablement jamais le long-métrage (puisque tout ce qui vient de Corée du Sud est passible là-bas de prison), mais son dénouement résonne toutefois aussi comme un avertissement:
les Sud coréens seront prêts à se battre et à mourir le sourire aux lèvres pour protéger leur petit coin de Paradis... Bref... La paix n'est pas pour tout de suite, là-bas non plus...
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Créée
le 5 mars 2016
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