Je n'aime pas les dimanche soir. Foncièrement pas. Le dimanche soir, j'ai mal au ventre, je me sens tout triste, et ça dure depuis que j'ai mis les pieds dans le système scolaire. Le dimanche soir, c'est le deuil du week-end, l'angoisse du travail qui approche à grand pas. C'est, en un sens, la mini déprime qui m'assaillais lorsque, plus jeune, je reprenais la route de la maison après trois semaines de vacances au bord de la mer. Un dernier au revoir, on se retourne dans la voiture, sur la route des vacances, et on sent cette vague qui déferle en nous.

Alors le dimanche soir, plutôt que de me laisser aller à la douce mélancolie de la fin de week-end, je fais au mieux pour préparer l'arriver de la semaine. Parfois, je me prends un bain, me fais un gommage, et me dis que je serai beau pour le lendemain. Parfois je sors dîner avec des amis, ultime tentative de me faire croire que je suis encore samedi soir, et que tout sera possible le lendemain. En dernier recours, je me colle devant la télé, et je profite des dernières heures.

Ce soir, j'avais envie d'un truc réjouissant, d'un truc gay. Ce fût Were the World Mine, un film que j'avais repéré il y a un moment déjà mais qui peinait à faire sa place dans ma liste de lecture. A vrai dire, je m'attendais à une sorte de Glee version longue, et l'idée de me taper une nouvelle comédie musicale pour pédé ne m'enchantait pas plus que ça.

Rien de tout ça dans ce film, ou il est question d'une sorte d'enchantement autour d'une libre interprétation de la pièce de Shakespeare, Le songe d'une nuit d'été. Timothy est un jeune homo qui met au point accidentellement une sorte de philtre d'amour, et comme dans la pièce de Shakespeare, il mélange les coeurs et réussit à rendre la majorité des hétéros de ville gays.

C'est une comédie légère et rafraichissante que Were the World Mine, rien d'extraordinaire mais une façon originale de revisiter Shakespeare et de faire vivre à quelques réfractaires la vie d'homo pendant quelques heures. Et cette bluette adolescence qui unit Timothy et son beau sportif, ça ne peut pas me laisser insensible.

C'était tout ce dont j'avais besoin un dimanche soir.
Lubrice
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les Films Gays et Vus en 2012

Créée

le 16 avr. 2012

Critique lue 577 fois

5 j'aime

Brice B

Écrit par

Critique lue 577 fois

5

D'autres avis sur Were the World Mine

Were the World Mine
ZeroJanvier
7

Critique de Were the World Mine par Zéro Janvier

Were the World Mine est un film écrit et réalisé par Tom Gustafson, un cinéaste que je ne connaissais pas ; je crois d'ailleurs qu'il s'agit de son premier long-métrage, je n'ai en tout cas trouvé...

le 25 sept. 2010

3 j'aime

Were the World Mine
AimeMoiOupah
6

pas si mal...

Un joli film tout meugnon tout gentil, un moment sympa mais sans plus. Des acteurs pas toujours au top (je pense notamment à un scène pianistique...). Dommage que l'onirisme n'ait pas été poussé à...

le 12 oct. 2010

Du même critique

Le Secret de Brokeback Mountain
Lubrice
9

Critique de Le Secret de Brokeback Mountain par Brice B

Ah, qu'il m'en aura fait verser des larmes, ce film. Il en a fait également couler, de l'encre, lors de sa sortie. Film gay ? Pas vraiment. Le secret de Brokeback Mountain fait parti de ces films qui...

le 7 janv. 2011

47 j'aime

3

Le Livre des Baltimore
Lubrice
10

Critique de Le Livre des Baltimore par Brice B

Publié sur L'homme qui lit : L’ébulition de la rentrée littéraire retombe à peine sur les très ennuyeux prix littéraires, que la sphère culturelle s’agite de nouveau, et qu’un seul nom revient sur...

le 3 oct. 2015

30 j'aime

1

Le vent se lève
Lubrice
8

Critique de Le vent se lève par Brice B

Le film commence par une séquence forte. On assiste, impassibles, à la mort d'un jeune homme de 17 ans, mort sous coups des soldats de la couronne pour avoir refusé de décliner son identité en...

le 7 janv. 2011

25 j'aime