Were the World Mine par Brice B
Je n'aime pas les dimanche soir. Foncièrement pas. Le dimanche soir, j'ai mal au ventre, je me sens tout triste, et ça dure depuis que j'ai mis les pieds dans le système scolaire. Le dimanche soir, c'est le deuil du week-end, l'angoisse du travail qui approche à grand pas. C'est, en un sens, la mini déprime qui m'assaillais lorsque, plus jeune, je reprenais la route de la maison après trois semaines de vacances au bord de la mer. Un dernier au revoir, on se retourne dans la voiture, sur la route des vacances, et on sent cette vague qui déferle en nous.
Alors le dimanche soir, plutôt que de me laisser aller à la douce mélancolie de la fin de week-end, je fais au mieux pour préparer l'arriver de la semaine. Parfois, je me prends un bain, me fais un gommage, et me dis que je serai beau pour le lendemain. Parfois je sors dîner avec des amis, ultime tentative de me faire croire que je suis encore samedi soir, et que tout sera possible le lendemain. En dernier recours, je me colle devant la télé, et je profite des dernières heures.
Ce soir, j'avais envie d'un truc réjouissant, d'un truc gay. Ce fût Were the World Mine, un film que j'avais repéré il y a un moment déjà mais qui peinait à faire sa place dans ma liste de lecture. A vrai dire, je m'attendais à une sorte de Glee version longue, et l'idée de me taper une nouvelle comédie musicale pour pédé ne m'enchantait pas plus que ça.
Rien de tout ça dans ce film, ou il est question d'une sorte d'enchantement autour d'une libre interprétation de la pièce de Shakespeare, Le songe d'une nuit d'été. Timothy est un jeune homo qui met au point accidentellement une sorte de philtre d'amour, et comme dans la pièce de Shakespeare, il mélange les coeurs et réussit à rendre la majorité des hétéros de ville gays.
C'est une comédie légère et rafraichissante que Were the World Mine, rien d'extraordinaire mais une façon originale de revisiter Shakespeare et de faire vivre à quelques réfractaires la vie d'homo pendant quelques heures. Et cette bluette adolescence qui unit Timothy et son beau sportif, ça ne peut pas me laisser insensible.
C'était tout ce dont j'avais besoin un dimanche soir.