Coup d'essai à la fois pour Marvel d'un nouveau format (un épisode spécial de près de d'une heure), pour le célèbre compositeur Michael Giacchino qui poursuit ses premiers pas derrière la caméra après le court "Monster Challenge" (déjà) et pour le versant "monstrueux" encore inexploré de cet univers, "Werewolf by Night" a le mérite de se poser en tant que petit OFNI horrifique dans la galaxie du MCU, son caractère éphémère et à part lui permettant d'échapper aux plus vives attentes d'autres productions super-héroïques pour au mieux se révéler en bonne surprise d'Halloween proposée par Marvel Studios.
En soi, c'est le cas. Certes, "Werewolf by Night" ne brille pas par la folle originalité de son récit autour d'une compétition de chasseurs de monstres parasitée par les objectifs personnels de certains protagonistes et n'est peut-être pas aussi généreux en termes de spectacle horrifique qu'espéré, notamment avec cette fâcheuse tendance à faire durer les séquences d'enfermement de ses héros principaux, mais le moyen-métrage a clairement pour lui sa belle atmosphère gothique en noir et blanc d'antan, en forme d'hommage sincère à la Hammer avec lequel Giacchino se distingue sans mal de la mise en scène du tout-venant Marvelien lors de temps forts absolument superbes (la transformation !). Peut-être que le délire visuel aurait pu être encore plus poussé au vu justement de la richesse de cet univers de monstres que l'épisode ne semble qu'effleurer mais, incontestablement, "Werewolf by Night" en pose des jalons esthétiques solides, portés par le regard amoureux de Giacchino sur ce cinéma et son atmosphère revenu ici momentanément d'outre-tombe pour notre plus grand plaisir et côtoyer malgré tout le monde actuel des super-héros. Et il faut bien dire que l'on déjà envie de revoir quelques-uns de ses personnages (et monstres), interprétés par des acteurs très bien choisis et s'amusant manifestement beaucoup à renouer avec certains archétypes et le côté grandiloquent de ces rôles d'antan sans renier un soupçon de légèreté plus moderne (Gael García Bernal, Laura Donnelly et Harriet Sansom Harris ont tout compris).
Bref, sans être renversante, "Werewolf By Night" est l'amusante cour de récréation horrifique aux qualités rétros et plastiques que l'on attendait, une parenthèse Marvel bienvenue pour souffler entre deux aventures super-héroïques en compagnie de figures bien plus freaks auxquelles Michael Giacchino a réservé une belle porte d'entrée. Espérons que ça n'en restera pas là, "Werewolf by Night" mérite de ne pas en rester à une simple anecdote positive du MCU..