Western à l'Est
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Après onze ans de silence, Valeska Grisebach revient avec Western, présenté cette année au Festival de Cannes dans la section Un Certain Regard : un film aussi soigneusement construit qu’il est errant et erratique, à l’instar de son héros, et qui par son écheveau narratif, contraste avec la radicale simplicité des deux précédents longs-métrages de fiction de la réalisatrice (Mein Stern, en 2001 et Sehnsucht, en 2006). Mais en gagnant ici en sophistication et en complexité, son cinéma n’a pas perdu ce qui, depuis Mein Stern, lui donne toute sa puissance : un sens aigu du rythme et de la composition, allié à un amour inconditionnel des acteurs. C’est en effet parce qu’il rencontre et parce qu’il cherche à accueillir la singularité irréductible de ces derniers (lesquels sont toujours amateurs), que le regard précis et vif de Valeska Grisebach réussit à informer leur silhouette, leurs expressions et parfois leurs affects pour les faire dériver lentement vers la fiction. De même qu’elle porte son attention sur la présence des corps, sur l’expressivité des visages, avant d’y voir les attributs de personnages, de même ses récits tirent leur profondeur romanesque de situations concrètes, filmées avec une application qui rappelle les heures fastes du Néoréalisme. Valeska Grisebach n’a pas besoin de forcer le réel pour en faire sourdre la part enfouie de fiction : la douceur de son approche, la générosité de sa démarche lui permettent de saisir comme fortuitement les fragments et les éclats de drames humains petits (Mein Stern et Sehnsucht se situent avant tout à hauteur d’individu) et grands (Western, à la dimension politique plus affirmée).
Retrouvez l'article illustré, "Toute la Tendresse du Monde : le Cinéma de Valeska Grisebach", en libre accès, sur Le Rayon Vert – Revue de Cinéma en ligne
Créée
le 13 juin 2017
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