Chateau, Douve et Pont Levis !

Je crois que le mot qui défini le mieux ce film c'est sobriété, tout simplement.
Le film ne tombe jamais dans le drama, dans le pathos, dans des trucs larmoyant qui font pleurer dans les chaumières... C'est pas pour autant que le film n'est pas émouvant, bien au contraire, les scènes sont toujours sobre mais juste.

Un film qui sera, je pense, toujours d'actualité. Une histoire plutôt "basique" je suppose, une enfant qui assiste au divorce de ces parents, en étant l'objet convoité mais également la victime dans tout ça, qui sont souvent les enfants.
On peut voir un film à travers les yeux de Maisie, une adorable petite fille de 7 ans.
Pourtant, on peut pas dire qu'elle soit aider entre un père absent, toujours en voyage à droite et à gauche, et une mère parano, alcoolique, possessive, qui veut tout contrôler et qui n'aime absolument pas être contredis.
Au début, la vision qu'on a, c'est que le père semble plus responsable, moins brisé, moins borderline... Mais ça s'efface très vite pour laisser place à l'absence. On se rend compte que l'un comme l'autre, ils ne sont clairement pas à la hauteur et qu'ils mettent chacun, de façon différente, leur fille en danger et la confie parfois, a de parfait inconnu.
Tout deux parlent devant Maisie, de chose qu'elle ne devrait pas entendre, le fait que chacun dénigre l'autre, faisant un petit interrogatoire à leur fille pour savoir si maman fait si ou si papa fait ça...
Des choses assez réaliste, qui doit se reproduire assez souvent, en essayant de casser du sucre sur le dos de l'autre pour avoir son enfant de son côté.
Parfois, à cause de question trop pressante ou trop embarrassante, la gamine ne répond pas ou préfère répondre des banalités pour ne pas critiquer l'un de ses parents.

Malgré ce monde noir, Maisie peut compter sur deux personnes qui sont ni sa mère, ni son père, qui sont au milieu, et essaye d'aider la petite fille comme ils peuvent.
Lincoln et Margo sont respectivement "marié" au papa et à la maman de Maisie, mais on comprend entre les lignes, que ce sont des mariages bidon pour pouvoir proposer une situation "stable" au juge, pour avoir ses faveurs et montrer qu'ils peuvent s'occuper de leur fille en "famille".
Je suppose que Lincoln est payé pour ça, au vu des propos que peut tenir la mère parfois, du moins c'était la motivation première.
Mais les deux s'attache rapidement à la gamine, l'une parce que c'est sa nounou, et l'autre à force de la garder, de parler avec elle, de jouer avec elle, une réelle complicité va naître entre eux.

La fin peut paraître surprenante mais elle ne me semble pas si étrange que ça. Je pense que la mère a eu un "déclic" en entendant les mots de sa fille, et qu'elle réalise, à cause de ce qu'elle est et de sa carrière, elle a été horrible avec sa fille.
En revanche, le fait que la petite préfère rester avec Margo et Lincoln n'est pas très réaliste... Les enfants pardonnent tout à leur parents, et leur trouve même des excuses quand ils peuvent se montrer violent avec eux. Mais là rien, simplement attirer par faire un tour de bateau.
Je ne sais pas, je suis perplexe sur ça !
En attendant, l'acteur qui joue Lincoln crève assez l'écran, parmi les autres, et même si son jeu est plutôt discret, il a parfaitement le rôle de l'homme effacé mais qui a un bon fond.

Un film qui n'est pas révolutionnaire, mais qui se laisse bien regarder, mignon et attachant !