Décidant de laisser ses problèmes aux États-Unis, Ryan, un jeune chef, part retrouver en Amérique Latine son ancien camarade d'école de cuisine, Jack, qu'il n'a pas vu depuis douze ans. Là-bas, il est effaré (et envieux) en découvrant le style de vie luxueux de son vieil ami, locataire d'une magnifique propriété pour concocter un dîner exceptionnel à des invités richissimes.
Par un concours de circonstances, Ryan va se retrouver obligé d'assurer la préparation de ce repas fastueux et au caractère bien plus "spécial" qu'il n'aurait pu l'imaginer...
Sans doute pas aussi imprévisible que souhaité, "What You Wish For" s'inscrit dans un cheminement finalement assez classique, voyant l'appétence d'un arriviste pour un mode de vie plus aisé se heurter à la concrétisation en réalité très sombre de ses rêves, avec le concours des fantasmes autour des pires déviances des castes riches, vivier de l'imaginaire de bon nombre séries B depuis des années (de certains films d'Eli Roth à une multitude de DTV).
Malgré tout plutôt bien exécuté dans cette optique avec certains efforts pour nous y mener moins facilement qu'à l'accoutumée, le film écrit et réalisé par Nicholas Tomnay va surtout réussir à élever sa voix du lot par son ton atypique pensé, une fois le voile levé sur ses contours les plus barbares, comme une espèce de vaudeville improbable, ne cessant d'en utiliser les revirements les plus rocambolesques (les multiples "oh, le personnage qui s'incruste au mauvais moment !" en guise de "Ô ciel, mon mari !" par exemple) pour déboucher sur un savoureux mélange entre humour très noir et multiples périls bien réels envers ses protagonistes.
Et il faut bien dire, qu'à défaut de proposer le plat le plus original du monde, la recette proposé par "What You Wish For" s'avère des plus efficaces, capable d'offrir de sacrés bons moments où le malaise perpétuelle de la situation se ponctue d'une bonne dose de saillies aussi drôles que cyniques (l'aspect rapport "bénéfices/dommages" mis en avant par l'organisatrice ou ce pauvre policier pris au propre piège de son flair d'enquêteur), des rebondissements qui permettent de maintenir l'atmosphère de jeu dangereux auquel se livrent la plupart des personnages jusqu'au terme de l'intrigue tout en ne perdant jamais de vue la trajectoire de son anti-héros devenu la victime de ses ambitions (l'épilogue est excellente en ce sens).
Servi en compagnie d'un casting convaincant, qui a de surcroît la bonne idée de faire revenir l'oublié Nick Stahl en tête d'affiche, le dîner organisé par Nicholas Tomnay mérite que l'on s'installe à sa table, les ingrédients des mets proposés y sont certes connus mais le style imaginé par le chef pour les assembler en cuisine a de quoi émoustiller nos papilles d'amateurs de ce genre d'intrigue ayant parfois du mal à se renouveler.