Tout autant modernisation du thème de la lycanthropie en forme de film d'auteur et métaphore d'une nature féminine sauvage, sexuée et violemment réprimée, le film ne comble malheureusement les espoirs qu'il fait naître dans sa première partie.
La mise en scène est très belle et l'actrice principale donne à son personnage le mystère qu'il mérite mais la transition du film d'auteur social au fantastique pur a du mal à se faire et le film peine dans sa dernière partie à trouver un ton juste.
Il aurait pour cela fallu que le réalisateur assume son caractère horrifique de façon plus radicale, violente et qu'il arrête de prendre mille précautions pour rester toujours dans l'affleurement au lieu de plonger plus vivement dans une horreur plus frontale. D'où l'impression, souvent, d'un film ne parvenant pas sortir de son cadre auteuriste (et de sa langueur...) pour affirmer plus clairement un propos sur la sexualité et l'animalité féminine qui hurle pourtant à la lune et supplie d'être accouché de cet objet trop propre et trop sage.
Reste que le film n'est jamais mauvais et qu'il tient la route jusqu'au bout mais qu'il laisse au final une impression de coïtus interruptus assez frustrante...