" It's not about the record.. It's about the Team ! "

Qu'il est difficile de critiquer un film sur le sport..

Le film en lui-même est assez singulier. Son traitement s'éloigne des films de sport du genre. Il s'axe sur une équipe, et met en retrait les individualités. On perçoit ces dernières dans l'arrière plan, mais ce qui compte c'est avant tout l'équipe. C'est la philosophie du coach, et sur cet aspect là le film est un succès total. Les nombreuses scènes sont recentré autour des Spartans qui sont une équipe, pas une addition d'individualité.
Sur cet aspect, il y a lieu de regarder ce qui se fait dans le genre. Habituellement, dans les films "sportifs", les réalisateurs et autres professions du métier (scénaristes..) utilisent les individualités pour bâtir une équipe. On parlera de We're the Marshall, Coach Carter ou encore le grand 'Remembers the Titans / Le plus beau des combats". Dans ces films typique du sport, l'esprit d'équipe est basé sur les individualités. Il y a quelques joueurs/entraîneurs qui font ressortir cette envie de se battre ensemble, et leur vie est plutôt détaillé. When the Game stands tall se singularise sur cet aspect. Il n'y a pas d'individualité qui prend le dessus, si ce n'est celle du Coach qui veut éduquer sa nouvelle génération de joueur. Pas de leçon de morale, pas de "Vous êtes des champions."

Le film est vraiment particulier sur son traitement de l'Histoire. L'équipe est déjà la plus forte dès le début. Ils enchaînent 150 match sans défaite, record absolu et de loin. L'Histoire se développe de manière évidente. La nouvelle génération de dernière année -plus faible mentalement que leurs prédécesseurs- perdent un match. Il faut donc reconstruire cette équipe de gagnant. Le scénario est plus que facile à comprendre, et il suit approximativement les codes du genre. La reconstruction, dans son traitement, est intelligente. Pas question de remettre en place les joueurs, de leur gueuler dessus histoire de nous signifier qu'ils sont le clichés du sportifs sans cervelle. Non. La reconstruction, c'est la création -les retrouvailles- de ce qui fait le coeur des Spartans.. l'équipe.

Le film repose sur ce protagoniste étrange.. Les Spartans. Addition d'individualité ou véritable cœur commun.. Difficile de l'affirmer tant l'interprétation est ouverte. Mais la sauce prend.
Le film prend une construction longue -qui peut légèrement ennuyer par moment- mais elle reste pertinente. On retrouve certains aspects qui font le cinéma à la Nolan, une construction lente pour une apothéose finale. C'est réussi.

Là où le film brille, c'est justement dans son utilisation des clichés. Les membres de l'équipe sont de véritable clichés. On citera le receveur imbu de lui même, Monsieur "J'ai pas besoin d'entraînement", le fils dont son père vit son rêve à travers lui, Monsieur Record, le fils de l’entraîneur, Monsieur "Papa, regardes moi; j'existe" ou encore le pauvre joueur sans talent, Monsieur "Je suis nul mais j'ai du coeur.". Ces personnalités, clichés à souhait, ne sont pas développé -ou en arrière plan- pour servir l'équipe. Très bon choix. On sait déjà à quoi s'attendre dans leurs développement. On les a déjà vu dix mille fois dans d'autres films. Leurs traitements ne sert qu'un seul but : l'équipe.

Et c'est là que le final vient conclure le tout. La phrase d'une des ancienne star des Spartans qui pose le titre de la critique. Spoil alert ! Ce dernier vient expliquer à son jeune frère l'esprit même de l'équipe. C'est pas une question individuelle (en l'espèce, la "star de l'équipe" refuse de battre le record lycéen alors qu'il peut le faire. Il préfère faire une hommage à son maître à penser, l’entraîneur des Spartans). Il s'agit avant tout de l'équipe. C'est la pierre finale de l'édifice. When the game stands tall ne parle pas d'un joueur, il traite d'une équipe dans sa totalité. Un succès parfait.

On parlait tout à l'heure des scènes "clichés"/typique du film sur le sport. On retrouve la nécessaire scène du vestiaire post-game après la défaite. L'entraîneur adjoint, assez présent pour un film du genre, vient remonter le moral de son équipe dans un discours efficace, mais pas exceptionnel pour l'était celui d'Al Pacino dans l'enfer du Dimanche. C'est loin d'être un vrai cliché, mais le speech fait sourire et illustre le thème du film "c'est juste un match de lycée".
Petit élément agréable -et gros point fort du film-. Les scènes de vestiaire sont remplacés par une sorte de réunion dans un jardin où les joueurs s'ouvrent les uns aux autres. Ces scènes ouvrent d'abord le contraste entre une génération et l'autre, mais c'est surtout le moment où les individualités sont développés pour poser cet esprit d'équipe. Le staff du film se permet, durant une scène, un trait d'humour en ironisant un cliché. En effet, un joueur de l'équipe marque son attachement à l'équipe en affirmant qu'il "mourra sur le terrain plutôt que laisser tomber ses coéquipiers", discours classique dans un film du genre. L’entraîneur intervient immédiatement précisant "s'évanouir, pas mourir. C'est juste un match de lycée." On appréciera l'ironie du scénariste qui a géré le speech, se moquant légèrement mais pertinemment du cliché.

En conclusion, et en bon fan du genre, je dirais que When the game stands tall possède cette singularité et cette distance particulière par rapport aux films du genre qui fait qu'il doit être vu. Le film est excellent. Il a des qualités, mais aussi des défauts intrinsèque au genre. Triste à dire, mais le manque de charisme de l’entraîneur fait justement la part belle à l'équipe. Il n'y a pas de personnalité qui se détache dans cette équipe. Et c'est autant un point fort, qu'un point faible du film. Conclusion. Regardez le film ! Il en vaut la peine !


Mais alors à qui recommander ce film ? Il me parait nécessaire d'être, déjà, un "ami" du Football Américain. Non. Pas besoin d'avoir une grosse connaissance du sport, mais ça reste un film basé sur le sport. Pas de romance. Rien d'autre que du sport. C'est, après tout, l'histoire d'une équipe. Le traitement singulier de cette dernière laisse place à une supposée "intellectualité", à une construction typique de Nolan (un peu de longueur, mais pas tellement de moment ennuyeux, tout est pertinent). Les psychologies sont suffisamment creusé pour qu'on les comprenne sans qu'elles deviennent le point central du film. Si vous aimez les films sur le sport, le film va vous réjouir. Vous apprécierez. nul doute là dessus. Si vous n'êtes pas complètement fermé aux films du genre, vous apprécierez la singularité du film.

Le mot de la fin : Film à voir !
Lerwyn
9
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le 9 déc. 2014

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Lerwyn

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