C'est l'histoire d'une peluche qui fait un rêve et qui ensuite sort de taule.
Voilà comment un simple d'esprit pourrait résumer bêtement ce nouvel OVNI cinématographie du futur David Lynch, Quentin Dupieux. Mais ne vous y trompez pas, car à travers ce court-métrage que certains pourront qualifier injustement de bancal, j'y vois une réflexion intéressante sur la célébrité en perpétuelle changement de l'idole moderne actuel. En effet Mr Oizo représenté ici par Flat Eric son alter égo artistique officiel, a connu la gloire auprès des jeunes dans les années 90 grâce notamment à son tube éponyme, un morceau original et décalé qui fera fureur en son temps dans les boites de nuit carburant à l'ecstasy. Mais aujourd'hui l'artiste a légèrement sombré dans l'oubli, se faisant volé la vedette auprès du jeune public par une nouvelle génération d'interprètes tendances tels que Pharrell Wiliams. Le pauvre petit oizo se retrouve donc derrière les barreaux. Effectuant un long séjour à l'ombre, il est donc privé de la lumière des projecteurs et ne peut désormais plus rêver que du bon vieux temps, lorsque sa peluche à cheval sur sa moto faisait kiffer la terre entière.
Autant de poésie et de réflexion sombre et philosophique en si peu de temps c'est le signe d'un génie créatif à l'état pure comme on en voit rarement au cours d'une existence humaine ordinaire.
Pour autant, ce portrait noir du star système tel qu'on le connait de nos jours, se clôt contre toute attente sur une note positive. Car on y voit à la fin la peluche ayant suffisamment purger sa peine, se préparer à recouvrer la liberté et donc revenir dans le showbuisness avec toute l'énergie et la créativité de ses débuts. Le fait que ce soit Pharrell en personne qui l'aide à regagner sa liberté en lui rendant ses effets personnels, témoigne l'envie pour Oizo de collaborer avec les nouveaux artistes d'aujourd'hui, de combiner le neuf et le vieux pour créer le meilleur produit artistique possible.
Tel le phénix qui renaît de ses cendres, Dupieux nous annonce de manière poétique et imagé son grand retour sur le devant de la scène. Quelques temps après sortaient Lambs Anger, et on se dit que finalement Quentin a bien raison de persévérer d’avantage dans le cinéma que dans la musique.