Where the Devil Hides par Gaby Aisthé
The Devil ´s hand se révèle être, à mon humble avis, une bonne surprise. Sans être un véritable film d'horreur et encore moins un thriller, il parvient néanmoins à un équilibre qui permet au spectateur quelques frayeurs (oui, bon, d'accord, j'ai le sursautage facile) mais aussi de cogiter sur le mystère, là où souvent les films d'horreur ne nous en laisse pas le temps.
Parce que des solutions, il y en a plusieurs. Qui tue donc ces jeunes filles ? Car de toute évidence, il s'agit bel et bien d'un être fait de chaire et de sang. Je n'en dirai pas trop pour ne pas gâcher le film, mais pour ma part, j'avoue m'être doublement fais berné par un final vraiment sympathique qui fait gagner un bon point au film qui n'aurait probablement eut qu'un 6 avec une fin prévisible.
Pour ce qui est des acteurs, bien que j'ai vu le film en VF, je n'ai rien à redire. Chacun est dans son rôle et parvient à se faire aimer ou détester. De plus, les personnages étant bien pensés, leurs réactions sont logiques et personne ne fait vraiment tâche dans l'intrigue.
L'intrigue d'ailleurs, est bien construite, l'aveuglement des membres de New Betlhem permettant l'évolution de l'histoire et les petits secrets se dévoilant au fur et à mesure offrant des perspectives d'évolutions pour les personnages.
On pourra éventuellement critiquer cette vision d'une société différente. Il est vrai que nous avons l'habitude de voir les jeunes filles de ces cultures bien plus prudes et réservées, ce qui choque quelque peu au départ. 18années de pieuse éducation sous le contrôle d'un tyran religieux (sans compter la méfiance de tout le village à l'égard des demoiselles) aurait dû faire plus d'effet sur les jeunettes, et cela choque un peu au début. Mais après tout, je n'ai jamais cotoyé ce genre de culture et l'addition de la jeunesse et du rejet, de la défiance, peut bien expliquer le côté plus aventureux et tétu des cibles du diable. Je suis donc passé sur ce détail sans grande importance à mon avis.
D'ailleurs, parlant de culture différente, il est intéressant de voir la critique faite de ce genre de société. Pour ma part, j'ai surtout tendance à me demander ppurquoi avoir choisir cette époque de l'évolution pour se créer une bulle. Pour ce qui est du reste, même si je n'approuve pas franchement la défiance vis à vis des évolutions médicales notament, je peux comprendre ce mode d'existence.
Ceci dit, le film montre bien le danger qui peut s'y glisser. Dirigée par des personnes de bon sens et de bonté, ce type de société paraît idyllique : simple, égalitaire, plus honnête.
Mais dès lors que le guide devient déviant, les choses se corsent. Le doyen nous donne donc un bon exemple des dangers de la croyance aveugle et de la soumission des foules. La première écrase toute idée extérieur à sa foi (exterminant ainsi la réflexion et la remise en question), et la seconde anihile tout esprit critique (et donc volonté propre).
Or, une foi qui n'est pas mise en danger -dans le sens remise en question- perd de sa force. Elle devient une ligne de conduite à tenir et une façon de vivre que l'on ne comprend pas forcément.
Si l'on nage parmi la foule soumise, cela peut être plus simple et donner un vague sentiment de sécurité.
Mais si l'on est le guide, cela peut donner un sentiment de toute puissance dangereux tant pour lui (on voit bien ici les déviances du doyen qui ne sont jamais remises en questions. Il sombre alors dans des vices qu'il condamne et que sa propre foi condamne) que pour les autres (personne ne venant punir les méfaits du guide et a fortiori personne ne venant offrir leurs status de victimes aux personnes souffrant des déviances du guide).
Bon, il est vrai que cette réflexion du film est un peu facile et que forcément la personnalité du doyen était un peu trop évidente et caricaturée (quoi que), mais le film ne pourrait être sans cela.
Pour conclure, je dirai que ce film m'a séduit malgré un ou deux petits défauts. Mon petit coeur à fait des bonds, mes petits neurones se sont fait piéger je suis bien entrée dans le film malgré mon manque de motivation à le voir.