Retour au foyer
Précédé de sa réputation de grand classique du western américain La Prisonnière du désert m'a pourtant quasiment laissé de marbre voire pas mal agacé sur la longueur. Vanté par la critique et les...
Par
le 21 août 2016
44 j'aime
9
Premier volet d'un triptyque comprenant aussi Meurtrière et Unrest White Epilepsy fait figure d'objet expérimental plastiquement fascinant doublé d'une singularité sans précédent dans l'Oeuvre de Philippe Grandrieux. Alors au stade du work in progress cette triple installation vidéo joue résolument sur l'exercice de notre regard de spectateur, nous laissant accommoder et/ou concentrer notre perception visuelle au gré de formes tour à tour abstraites et concrètes, séduisantes et repoussantes, polymorphes en tout point.
Intégralement muet mais arborant un paysage sonore évoquant d'inquiétants infra-mondes White Epilepsy nous plonge, sur un peu plus de 60 minutes, dans une succession de sculptures en perpétuelle mouvance, remodelant une poignée de corps masculins et féminins tout en brouillant nos repères. Jouant sur une utilisation du clair-obscur auquel il aurait ajouté la notion de temporalité Philippe Grandrieux multiplie les formes physiques avec l'appui professionnel de ses quelques performers, transformant un buste et séant, un bras étique en cuisse décharnée, une chevelure opaque en cavité souterraine.
Délibérément lent car foncièrement en cours de développement White Epilepsy se défie de toute conception pré-fabriquée et de tout compromis artistique, rendant compte de la modernité salutaire d'un plasticien hors-paire. Un film nous évinçant sans complaisance de notre zone de confort cinéphile, pour mieux en fin de compte nous réapprendre à voir dangereusement. Sublime.
Créée
le 29 sept. 2018
Critique lue 334 fois
1 j'aime
1 commentaire
Du même critique
Précédé de sa réputation de grand classique du western américain La Prisonnière du désert m'a pourtant quasiment laissé de marbre voire pas mal agacé sur la longueur. Vanté par la critique et les...
Par
le 21 août 2016
44 j'aime
9
Immense sentiment de paradoxe face à cet étrange objet médiatique prenant la forme d'un documentaire pullulant d'intervenants aux intentions et aux discours plus ou moins douteux et/ou fumeux... Sur...
Par
le 14 nov. 2020
38 j'aime
55
Nice ou l'enfer du jeu de l'amour-propre et du narcissisme... Bedos troque ses bons mots tout en surface pour un cynisme inédit et totalement écoeurrant, livrant avec cette Mascarade son meilleur...
Par
le 4 nov. 2022
34 j'aime
6