La seule chose qu'on peut vraiment reprocher à White House Down est de passer après La Chute de la Maison Blanche.
Puisque, prenons Mr Tartemfion, le spectateur lambda, qui passant devant son cinéma, remarque l'affiche de WHD.
Tout de suite, se renseigne t'il et dit à sa femme:
"-Mais chérie, on l'a pas déjà vu ce film ?
-Mais oui, y'avait le même avec Gerard Butler y'a quelques mois.
-Roooh, décidément ils ne savent faire que des copies ces ricains ! En plus, c'est par celui qui a fait Independence Day.
-Le film ultra patriotique américain ? Quelle atrocité.
-Oh non j'irai pas le voir ce Waïte Housse Daune !"
Voila, comment le sort du dernier Emmerich a du se sceller pour le quidam français...
Et c'est bien dommage, puisqu'il s'agit la peut être du meilleur blockbuster de l'été.
Déjà parce qu'il prone une idéologie idéaliste donc forcément naïve mais rafraichissante.
Si dans "La chute...", Butler faisait la chasse au niakwé nord-coréen qui sont étonnamment sur-équipés pour l'assaut qu'ils envoyent (comme quoi ils sont pas si pauvres que ca, faut croire), dans WHD, les antagonistes sont américains.
Et aussi surprenant, c'est peut être ceux la qui sont les plus "patriotes" dans le film, à un point ou ils représentent l'extrème droite américain impérialiste dans toute sa splendeur.
En effet, le président incarné par Jamie Foxx (quelle idée de casting magnifique) a pour but de retirer toutes les troupes du moyen orient et utiliser l'argent dépensé dedans à l'éradication de la pauvreté et la famine dans cette région.
Ni plus ni moins qu'un saint ce président.
Ajoutons à cela que le mec considère que l'action des états unis ne sera rien, sans celle de ses alliés.
Grossomerdo, c'est l'opposé exact de la pensée d'Independence Day de Pax Americana.
Le président de "La chute..." ne tient pas la comparaison.
Au lieu d'être une chochotte à grosse voix qui cède à la première menace, Foxx incarne cette espèce de force tranquille à la cool, mais tellement digne de son poste que lorsqu'on tente de forcer à l'ouvrir la mallette nucléaire cela donne la scène la mieux écrite et jouée du film.
De l'autre coté, à la place du Soldat Américain qui vient défendre sa patrie coute que coute, Channing Tatum incarne un mec juste au mauvais endroit, au mauvais moment, qui en vient à protéger le président, juste par pur hasard.
Pour le pire ou le meilleur, il n'essaye pas d'incarner une caricature de Schwarzy ou Stallone comme faisait Butler, il reste Channing Tatum, tout autant que Bruce Willis le faisait en étant John McClane.
A ce sujet, nombreuses sont les références à Die Hard, mais n'en sont que des références et pas d'ENORMES pompages comme dans le Fuqua.
Certaines sont mêmes agréables de subtilités et droles, comme Tatum sautant d'une fenêtre, avec la partition jouant presque note pour note le thème de Piège de Cristal, pour le voir juste tomber... d'un minuscule étage.
Globalement que ca soit dans ce qu'il défend, White House Down s'avère foutrement meilleur que "La chute de la Maison Blanche".
Si il passe par certains poncifs similaires et qu'au final certains effets spéciaux sont tout aussi ratés (le décollage d'Air Force One moche à en pleurer), il le compense par un humour bien dosé et bienvenue.
Même certains personnages secondaires que l'on croyaient insupportables pour le reste du film, arrivent à trouver leurs moments de gloire (une des dernières scènes du Guide vaut son pesant de cacahuètes).
Et force est de reconnaitre que les scènes d'actions ont quand même de la gueule, largement mieux filmées, mieux éclairées et mieux décorées (très beau travail dessus).
Pas très étonnant pour ceux qui ont eu la chance de voir Anonymous, de voir Emmerich prendre un meilleur pli au film à forts symboles américains. J'avais très peur que son talent ne puisse se montrer qu'en petite production et finalement, il réussit à prouver qu'en grosses productions il peut changer la donne.
A un point, ou il arrive à se foutre de sa propre gueule, en citant ouvertement Indepedence Day.
Si c'est pas beau ça.