La femme est un produit comme les autres
Que dire de ce documentaire ?
Michael Glawogger, réalisateur de quelques documentaires assez noirs sur notre société, notamment Megacities (1998) et La Mort du travailleur (2005), signe ici un documentaire sans concession sur la prostitution.
La gloire des putains nous entraine dans 3 pays (Thailande, Bengladesh et Mexique), 3 lieux (L'aquarium, La cité de la Joie, La Zona), 3 religions (bouddhisme, islamique et catholique) et 1 seul constat : la femme est un produit de consommation comme les autres.
Aucun commentaire n'accompagne le film. Seules les clients, les prostituées et les maques (ou maquerelles) témoignent face à la caméra. On pourrait penser que cette absence de commentaire du réalisateur laisse le spectateur se faire sa propre opinion. Mais ne soyons pas naïfs, le montage et le choix des scènes est déjà un parti pris du réalisateur. Mais peu importe, cette absence nous permet de mieux nous immerger au plus profond de la noirceur humaine.
Les témoignages de ces filles nous font vivre leur vie au quotidien. Certaines n'imaginent même pas qu'elles puissent faire autres choses de leur vie. Chacune d'entre elles/eux ont quelque chose de particulier à raconter.
La thaïlandaise qui économise son argent pour aller ensuite voir les hommes prostitués afin de partager un peu de temps avec eux après une journée de travail. La maquerelle bengalie qui chasse l'une de ses filles qui ne rapporte plus d'argent pour payer son loyer. Les clients mexicains qui parlent de ces femmes comme des objets à qui l'on fait ce que l'on ne peut pas faire à sa femme. Le plus difficile étant sans doute le témoignage des deux jeunes bengalie qui n'ont même pas 15 ans expliquant qu'il ne fallait pas rire car sinon : "On va croire qu'on est heureuse d'être dans ce bordel".
Ou encore ce client bengali qui explique : "Si il n'y avait pas ce bordel à Faridbur, les femmes "normales" ne pourraient pas être tranquille dans la rue. Les hommes se jetteraient sauvagement sur eux. Si ce bordel n'existait pas, les hommes baiseraient même des vaches ou des chèvres".
Le langage utilisé est très cru, que ce soit homme ou femme d'ailleurs. La bande son, quant à elle, accompagne magnifiquement le documentaire (voir url jointe).
On pourra reprocher au film de n'aborder finalement que très peu de pays (en voie de développement, tiers monde) et un crochet par un pays européen aurait été intéressant.
Quoiqu'il en soit, l'une des dernières séquences du film se termine par une passe filmée dans une chambre de prostituée. La scène est réelle et plus que suggestive (on voit clairement une fellation) : le film est clairement réservé à un public averti.
Après avoir vu ce documentaire, je me suis posé la question : est-ce que la prostitution est vraiment le plus vieux métier du monde ? Si oui ce documentaire est en tout cas loin de nous laisser espérer que ces filles seront un jour au chômage...
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