Whores' Glory
7.5
Whores' Glory

Documentaire de Michael Glawogger (2011)

Voir le film

Ho ben moi, dès que ça parle d'actrices porno ou de prostituées, j'ai envie de voir, c'est pas plus compliqué que ça. Mais ça veut pas dire pour autant que je vais apprécier l'oeuvre.


Et ben ici ça ne passe que très moyennement. J'ai trouvé l'écriture faible dans le sens où ça ne va pas bien loin. Il y a des pistes intéressantes qui sont abordées mais l'auteur les abandonne trop vite. Dans le premier segment, j'ai apprécié qu'on exploite le point de vue des clients ; ce qui est ballot, c'est que ce soit plus intéressant que ce que les prostituées ont à dire ; en effet, les intervenantes de ce premier segment n'ont pas grand chose à dire d'intéressant, l'auteur se voit même obligé de répéter plusieurs fois les mêmes choses. Du coup on s'ennuie un peu malgré un univers intrigant. Le deuxième segment est intéressant aussi à la base sauf qu'il ne se passe pas grand chose : les intervenantes se répètent, l'auteur sombre plus facilement dans le misérabilisme et n'a que très peu de choses à faire passer. Heureusement, il y a le troisième segment, le plus drôle, le moins bavard et en même temps celui qui semble en dire le plus. On en retient deux très bonnes scènes : l'intervenante qui parle de son passé de prostituée et cet acte filmé. Deux scènes très riches, très belles, où les personnages font passer des choses, où il y a un échange, une transmission. Plus généralement, il y a l'idée d'aborder la religion au milieu de tout ça : une très bonne piste qui est abordée dans chacun des trois segments mais qui n'est jamais vraiment développé par manque de matière.


La mise en scène fonctionne bien. Si bien que les quelques moments misérabilistes passent grâce à un travail de caméra discret, jamais complaisant. La photographie est réussie, les couleurs sont belles sans pour autant cacher la crasse des lieux visités. On découvre des lieux étonnants, de quoi regretter davantage la pauvreté du scénario. Les intervenants ne sont donc pas tous bons, certains sont carrément chiants à écouter ; d'autres sont tout de même intéressants et permettent au spectateur de passer un bon moment. La musique est sympa mais bien trop présente : ces séquences musicales qui instaurent une pause dans le film ne servent absolument pas la narration et font même chuter le rythme du film. Des instants qui renforcent l'impression de répétition que l'on a tout le long du film à cause de prostituées qui se répètent.


Bref, pas bien terrible mais c'est pas non plus une purge.

Fatpooper
5
Écrit par

Créée

le 8 févr. 2017

Critique lue 487 fois

2 j'aime

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 487 fois

2

D'autres avis sur Whores' Glory

Whores' Glory
freddyK
7

"Les Filles de Joie Ont Pour Mère la Tristesse"

Whore's Glory est le dernier volet d'une trilogie de documentaires consacrés à la mondialisation et réalisés par l'autrichien Michael Glawogger. Après avoir exploré la précarité dans les grandes...

le 22 mars 2024

6 j'aime

3

Whores' Glory
Adrien_Boussard
8

La femme est un produit comme les autres

Que dire de ce documentaire ? Michael Glawogger, réalisateur de quelques documentaires assez noirs sur notre société, notamment Megacities (1998) et La Mort du travailleur (2005), signe ici un...

le 16 févr. 2014

4 j'aime

Whores' Glory
Fatpooper
5

Pour un peu d'amour

Ho ben moi, dès que ça parle d'actrices porno ou de prostituées, j'ai envie de voir, c'est pas plus compliqué que ça. Mais ça veut pas dire pour autant que je vais apprécier l'oeuvre. Et ben ici ça...

le 8 févr. 2017

2 j'aime

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

122 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

119 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

107 j'aime

55