Mais que se passe-t-il dans la tête de cet homme ?!
Le sud ça change la vie. Déjà au niveau du climat, oubliée la pluie, le soleil est roi, finis le temps humide, ici l'air est sec et de grandes bourrasques de vents peuvent vous surprendre au détour d'un coin de rue. Et puis les calanques, que c'est joli, et bon de se baigner là bas ! Sans oublier tous les avantages culturels et toutes les choses mises en place pour les projets étudiants, non vraiment je suis conquis pour le moment.
Et dans ma joyeuseté ambiante, je me suis dis, pourquoi ne pas s'ouvrir au monde de Sion Sono ? Parce qu'avec un grain de folie, la vie est bien plus agréable ! Et des cinéastes actuels, Sono me semble être un des rares à atteindre ce niveau de folie dans ses films.
Why Don't You Play in Hell raconte une histoire relativement simple, une rivalité entre 2 gangs (rivaux donc) dont l'un veut que sa fille devienne une star de cinéma (pour faire plaisir à sa psychopathe de femme qui a tirée 10 ans de prison, quand je vous dis que c'est barré c'est pas des paroles en l'air) et l'autre est éperdument amoureux de cette même fille (autre psychopathe au passage). Une décor planté qui n'est pas anodin. Ajoutez à cela une bande de joyeux psychopathes (oui encore), cinéastes amateurs, des rêves pleins la tête grâce à un vieux projectionniste (coucou Cinema Paradiso !) qui viennent interférer avec le monde violent des Yakuzas et vous avez le tableau de départ du film. Pas mal hein ?
Le choix de ce film s'est imposé de lui même, de par sa thématique principale (le cinéma of course) et de son accessibilité par rapport au reste de sa filmographie (Love Exposure est pour bientôt promis).
Je ne sais pas trop par où commencer en réalité, tout ce que j'ai écris (et que j'écris encore devant vos yeux ébahis en vous rendant compte de la supercherie de la chose (c'est pas du beau français je l'avoue (et oui j'aime bien les parenthèses))) n'est qu'en réalité, une tentative désespérée de ma part de vous faire patienter, en attendant que les mots me viennent (désolé de vous avoir fait perdre votre temps, je n'aurais pas aimé non plus).
Folie. Jouissif. Incroyable.
C'est bon les mots me viennent, ne vous inquiétez pas, les phrases viendront aussi.
Plus sérieusement, s'il y a bien une chose à retenir, c'est cette question posée en préambule : mais que se passe-t-il donc dans la tête de ce monsieur Sono ? C'est juste incroyable, un trip démentiel de 2h duquel on ressort éreinté, mais heureux, et (légèrement) claqué, et c'est alors qu'on se rend compte de la puissance de son cinéma. C'est vraiment fantastique cette capacité qu'il a pour nous tenir en haleine, sans temps morts, et en assumant pleinement ses délires extraordinaires. Parce que rendez vous compte, nous présenter une petite fille toute mignonne (habillée en blanc en plus) qui chante une chanson trop mignonne pour du dentifrice, et la faire rentrer chez elle et la voir glisser dans une mare (que dis-je, une piscine !) de sang, c'est qu'il faut pouvoir porter ses couilles bien haut et les assumer. Monsieur Sono en a une belle paire (je suppose après avoir vu le film, je ne suis pas non plus allé vérifier moi même, ce serait indécent) et impose ses délires un à un au cours du film.
Dans le désordre, un roi du travelling, un baiser coupant, des yakusas qui se mettent sur la gueule en kimonos et costard, un culte à une jeune fille, du matériel audiovisuel en veux tu en voila, et j'en passe et des meilleurs !
En parlant de meilleur, la fin est exceptionnelle. Le montage, les différents cadres qu'il proposent, tout fonctionne à merveille d'un point de vue cinématographique technique, mais au niveau narratif c'est juste exceptionnel. Un point d'orgue final complètement fou et extraordinaire à un trip délirant de 2h. Le point le plus culminant du film, ce moment où tu as déjà du mal à respirer et où Monsieur Sono en profite pour s'asseoir sur toi une dernière fois, de t'asperger de sang tout partout et de te claquer une dernière fois pour la route.
Grandiose.
On retrouve tout un tas d'hommage notamment à Tarantino avec toute cette hémoglobine et ce petit clin d'oeil à Kill Bill (d'ailleurs un mec qui fait plusieurs références à Tarantino, qui lui même fait tout un tas de référence à pleins de monde dans ses films, c'est carrément méta ! (mon cerveau va exploser (oui il est aussi petit que ça et je vous emmerde (c'est pas vrai je vous aime bien en fait, là je joue juste un personnage un peu con derrière son clavier)))), sans oublier Bruce Lee qui est omniprésent dans le film. D'ailleurs le personnage qui joue son "successeur" lui ressemble beaucoup je trouve. Coïncidence ? Je ne crois pas ! (en fait j'en sais rien pour être tout à fait honnête avec vous).
Why Don't You Play in Hell est un film à voir, c'est un délire assumé auquel il faut adhérer, certes, mais qui vaut plus que le détour une fois qu'on est dedans. Une fois qu'on a accroché c'est parti pour 2 heures de folies furieuses et de plaisir incommensurable.
Sion Sono, tu es complètement barré et tu t'assumes totalement, et j'adore ça. En plus t'es loin d'être un manchot en ce qui concerne l'écriture et le cadre.
Promis on se reverra, et probablement plus vite que ce que tu pourrais l'imaginer !
PS : je ne sais plus si je l'ai précisé, et j'ai la flemme de relire tout ce que j'ai écris, et surtout mes conneries pas drôles, du coup je le dis maintenant dans le doute, mais regardez le ! Énorme film !
Des bisous sur la truffe à tout le monde (ou presque, je ne donnerai pas de noms, mais je vous aime tous bien quand même hein).