Halala, on parle toujours du fait que Scorsese était un monteur à la base et qu'il était génial mais on n'entend pas souvent parler des talents de Russ Meyer. Pourtant, au niveau montage, c'était pas un manche, loin de là.
Le scénario de ce "Wild gals of the naked West" consiste en quelques sketches et une intrigue amenée tardivement. C'est surtout prétexte à des gags, à du rire. Et un peu de sensualité puisque les nanas sont souvent topless. Mais c'est surtout pour faire rire. Les gags sont pas géniaux, c'est parfois un peu répétitif mais c'est aussi cartoonesque (on sent l'influence d'un Tex Avery). Evidemment, faire du cartoonesque avec de vrais acteurs et un budget limité, ça ne peut pas prendre parfaitement. Mais à l'aide de la suspension consentie de l'incrédulité, le spectateur peut réussir à y croire.
La mise en scène fonctionne bien. Par le découpage-montage déjà : c'est bien foutu, c'est parfois à la limite de l'expérimental. C'est drôle, c'est dynamique, c'est efficace. Les angles de vue sont toujours parlant chez Russ Meyer, il vise la lisibilité, l'évidence. Les décors sont chouettes : mélange entre réel et dessins sur le mur, ça fonctionne super bien, de quoi faire passer les lutins du dogme 25 pour des enfants de chœur. J'aime beaucoup aussi l'utilisation des couleurs dans les gros plans : ça fait encore plus BD et ça rend les intentions encore plus accessibles. Enfin, les acteurs sont comiques, leur joie est communicative et puis c'est bourré de jolies donzelles avec les seins à l'air et parfois les fesses aussi.
Bref, ce western est plutôt sympa et délirant. Mais c'est vrai que c'est un peu décousu aussi.