This is America.
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Wildlife me fait penser à deux films vus ces derniers mois : Nos batailles et Bumblebee. Le premier pour le sujet du film qui est relativement proche, la femme étant remplacée par l'homme ici ; Bumblebee pour le recours à des époques et thèmes à la mode qui suffisent à susciter l'enthousiasme par leur simple présence...mais aussi à finalement ne pas être grand chose de plus que cette belle affiche.
Car oui, au fond Wildlife demeure un film qui sonne assez creux, la faute à un choix de direction qui s'apparente davantage à celle d'un opéra figuratif (là où Bumblebee est un pur film d'action partiellement créé comme spot publicitaire) sans pour autant avoir la force nécessaire pour réussir dans ce domaine. On y voir des personnages assez archétypaux qui jouent différentes scènes - elles aussi typiques du genre - censées marquer le spectateur par leur puissance évocatrice. Malheureusement, la mise en scène n'est pas si forte que ça et les personnages - à part le père - sont au mieux lisses, au pire agaçants et peu crédibles tout simplement parce que le film s'apparente davantage à une succession de toiles formant une histoire familière plutôt qu'à une véritable proposition artistique forte.Tout au plus l'image du feu de forêt très timide ressort d'un effort du spectateur pour essayer de sauver ce film, image quasi inexistante et qui ne mène nulle part.
Si le film échoue à être un opéra poignant, est-il plus réussi sur le versant sociologique ? Là encore, la comparaison avec "Nos batailles" est terrible pour ce film qui manque de naturel, de crudité et donc en définitive de crédibilité. Le délitement familial aurait pu être poignant si seulement l'auteur s'était donné la peine de proposer une situation initiale assez développée pour réussir à faire contraste. Au contraire, on se demande si les personnages présentés sont bien de la même famille à l'origine tant les rapports manquent de naturel et d'humanité. De même, le changement subit de comportement de la mère ainsi que de nombreux choix du film (décision du père s'engager dans un nouveau travail, aventure extra-conjugale) sont catapultés sans progression préalable de l'intrigue. Du coup, on a du mal à se sentir concerné ou empathique pour le malheureux témoin de ce drame familial. On se demande bien à quoi ont servis cette centaine de minutes de film...
En conclusion, vous l'aurez compris, Wildlife est un énième film coupable de non-choix et donc de non-substance. Juste "beau" et plaisant à l'oeil et au regard, il se termine par une simple conclusion: on ressort de la séance avec l'impression de n'avoir rien vu.
Créée
le 3 janv. 2019
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