L'ensemble du film est meilleur que la fin.

J'ai vraiment aimé "Will Hunting", qui aurait pu être un mélo à la "Titanic", mais qui est beaucoup plus, même si la fin est un peu décevante.
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Pour simplifier l'histoire, Will Hunting est un petit gars qui enchaîne les jobs pourris, se bagarre avec ses potes, est en conditionnelle, et est un génie doté d'une mémoire photographique. Il répond à un concours lancé par le professeur Lambeau, qui se porte garant pour lui et veut le pousser à quitter son milieu de South Boston. Après avoir découragé la plupart des psys de Boston, Will tombe sur Sean Mac Guire, un ancien camarade d'études de Lambeau. Une sorte de duel psychologique s'engage, qui va amener ce jeune garçon arrogant et en réalité écorché vif à se confier et admettre qu'il était battu.
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La structure mélo est assez apparente vers la fin, ce qui gâche un peu un film fort touchant, doté sinon d'une respiration propre, un peu comme les films de Kevin Smith. Ce que j'aime le plus, c'est que les personnages ne sont pas des archétypes, loin de là, et qu'ils sont brossés par les petites idiosyncrasies, les petites imperfections dont parle le personnage de Robin Williams. Par exemple quand Skylar prend l'avion en espérant que Will vienne la voir, elle fait tomber par inadvertance la bretelle de son sac, ce qui n'est pas du tout sexy, mais très touchant. La bande de copains de Will, avec les frères Affleck (Dieu que j'aime Ben) est très touchante, et même le personnage de MacGuire est touchant justement parce qu'il n'est pas un très bon psy.

Sinon le film est aussi une ode à Boston. Musique irlandaise magique (j'aime moins les passages de pop/folk, mais bon), jolis décors bostoniens aux couleurs automnales.

J'aurais dit que Will Hunting est un bon petit film des familles un peu original, mais il y a plus. Si le montage et les mouvements d'appareil sont en général très académiques, j'ai particulièrement aimé une scène centrale où Skylar exige de rencontrer les amis de Will. Il y a une sorte de faux champ-contre-champ avec des coupes étonnantes qui, oui oui je n'ai pas peur de le dire, me rappelle Godard. C'est dommage qu'il n'y ait pas eu un peu plus de ce genre d'audace formelle dans le film.
zardoz6704
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le 31 août 2014

Modifiée

le 31 août 2014

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zardoz6704

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