Ce flim n'est pas un flim sur la Forlume 1

Grand fan de V10 virevoltants depuis mes plus tendres années, j'ai grandi dans la haine des monoplaces bleues de ce cher Frank, ces dernières ayant régulièrement tenté de mettre des essieux dans les roues du plus grand pilote de tous les temps, qu'il est bien sûr inutile de nommer ici.

Regorgeant d'images d'archives de grande qualité, avec des interviews de proches comme de figures emblématiques de la course automobile, cette dernière ne trouve cependant sa place dans ce documentaire que par son aspect central dans l'existence de Frank Williams, ce patron d'écurie d'apparence impassible et qui fait aujourd'hui figure d'OVNI dans une discipline où les grands constructeurs ont désormais la mainmise sur l'essentiel des équipes de pointe.
Bien que certains éléments sportifs auraient mérité de s'ajouter à la narration (quid de la fin de la saison 86, qui verra le sacre de justesse de Prost devant les deux Williams, la saison record de Mansell en 1992, la gestion historiquement controversée des rivalités entre ses pilotes...), il s'agit ici du récit du destin tragique d'une famille, d'un clan, autour d'un patriarche meurtri dans sa chair et fauché par un drame, presque annoncé, au faîte de sa gloire.

Même si les grosses ficelles de certaines tentatives scénaristiques censées susciter l'émotion sont parfois gênantes (la scène de la lecture du livre de sa défunte femme - le véritable personnage central du reportage - par sa fille est "à la limite" du malsain), c'est par ses réactions fugaces, lorsque le marbre se fissure pour laisser échapper un sourire, une anecdote, une réaction voulue pudique, c'est dans ces brefs moments que le documentaire trouve toute sa force et que l'on se prend de compassion pour un homme longtemps associé à son air glacial, pour ne pas dire antipathique, et qui aura su rester mystérieux malgré son omniprésence depuis plusieurs décennies dans un monde aussi médiatique que celui de la Formule 1.