Willow n'est pas un nain posteur !
Dans le genre fantastique, alors que l'on compte un certain nombre de bons films, la catégorie heroic fantasy fait vraiment office de parent pauvre avec des réussites qui se compte sur les doigts d'une main.
Avec Conan le barbare de John Milius et le Seigneur des Anneaux de Peter Jackson, Willow est l'une des rares réussites du genre, alors parlons-en !
Commençons justement par un rapprochement désormais inévitable avec le Seigneur des Anneaux.
Avant SdA, Willow était donc la seule référence valable du genre avec Conan et je me souviens que lors du tournage de SdA, Peter Jackson disait vouloir ne pas faire du Willow.
Cette réflexion, un rien dévalorisante, me titilla un peu sur le coup car bien que je comprenne la volonté légitime de Peter Jackson à vouloir s'éloigner de Willow, ce dernier demeure un très bon film d'heroic fantasy, à l'ambiance inégalée.
Et voilà la principale différence entre Willow et SdA : l'ambiance ou plus précisément le traitement de l'univers fantastique dans lequel se déroule l'histoire du film.
Outre le fait que la magie et ses pouvoirs soient plus présents dans l'univers de Willow, Peter Jackson, lui, a opté pour une approche réaliste et historique de son univers en abaissant le coté magique, féerique, là où Willow excelle.
Le travail excellent sur l'éclairage ou l'utilisation de la brume, du matte-painting et d'autres effets visuels, comme le morphing, font de Willow un véritable bijou sur le plan visuel avec une ambiance féerique plus présente et ressentie que dans SdA (visez moi un peu la forêt avec les brownies ou l'intérieur de la citadelle de Bavmorda !).
Maintenant loin de moi l'envie de critiquer Peter Jackson qui a pris pour le mieux une voie différente pour ses films dont le propos est beaucoup plus ambitieux (je suis un grand fan des Deux Tours, le plus sombre et réaliste de la saga justement) mais je voulais simplement rendre justice à Willow qui ne doit pas être sous-estimé et qui à toute sa place sur le podium des meilleurs films du genre.
Autre point fondamental qui font de ce film une réussite : la BO de James Horner qui selon moi effectue ici son meilleur travail. (Là aussi, cette BO n'a rien à envier à celle d'Howard Shore, bien que forcément plus courte).
C'est vraiment ces partitions fantastiques qui finissent de nous plonger dans cet univers féerique et héroïque.
Pourtant, je me souviens que dans une interview, James Horner critiqua quelque peu son travail sur Willow, le qualifiant d"'expérimental". Quand on voit aujourd'hui, qu'à la manière d'un John Williams, il n'invente plus rien et nous ressasse à chaque film la même musique...
George Lucas, pour sa part, nous pond un scénario aux petits oignons qui reprend le schéma classique (mais ô combien efficace) du parcours initiatique et héroïque. (Je rappelle que nous sommes encore en 1988, soit un an avant son décès et son remplacement par un clone).
Lucas savait encore réutiliser à merveille les archétypes mythologiques qu'il avait exploité avec Star Wars (d'ailleurs les parallèles avec ce dernier sont faciles), créant un univers où les personnages y sont tous charismatiques, avec une mention spéciale pour Val Kilmer qui interprète un héros génial, très proche de ce qu'avait pu être Han Solo.
Alors même si l'ironie y est plus présente que dans un SdA et le propos beaucoup moins ambitieux, ce film restera pour moi l'un de mes meilleurs souvenir d'enfance et une référence du genre.
Merci à George Lucas, merci à Ron Howard !