J'ai pas lu cette BD là de Clowes, faudrait que j'y jette un oeil mais j'avoue que c'est pas mon auteur ricain préféré dans le genre indie.
Le film est sympathique : le personnage et l'univers dans lequel il évolue en font l'intérêt. Malheureusement, il y a des petites failles. Des moments où le personnage devient trop normal, où l'on oublie ses défauts afin de mettre en valeur les défauts des autres. Cela gêne parce qu'on perd le personnage que l'on aime justement pour ses bizarreries. Les situations ne sont pas toujours assez poussées ou assez creusées ; il y a d'ailleurs beaucoup de moment où l'action est coupé quand ça devient bon. Du coup on se sent un peu frustré, on reste sur sa faim. L'intrigue est fort décousue aussi et la petite conclusion semble un peu facile pour donner l'impression qu'on a découvert une histoire rondement menée.
La mise en scène est réussie. La photographie n'est pas particulièrement remarquable, c'est typique du cinéma ricain indépendant, y a de jolis plans, ça fonctionne. Le découpage est classique, avec de temps en temps des cadrages bien pensés pour l'aspect comique. Les décors sont faiblement exploités. Les acteurs font du bon boulot, on retiendra surtout Woody Harrelson qui a ici l'occasion de briller (il fait un peu son Woody Allen en fait, il devrait jouer dans un film de ce dernier). La musique n'est pas très intéressante, entre des thèmes copiés ou une musique qui accompagne trop l'image.
Question nanas, y a de jolies filles ; ce qui me déçoit toujours, c'est que même les auteurs indépendants utilisent toujours le même type de femme mince pour l'intrigue amoureuse. Pourtant, dans ce film (comme dans la réalité, héhé), les grosses sont les plus intéressantes. Margo Martindale, j'aurais bien voulu que ce soit elle la compagne du héros, mais non, on se contente de quelques blagues puis elle disparaît. C'est dommage car c'est une femme assez drôle. Mais bon, son personnage n'est pas moins faire valoir que les autres. Et puis il y a Isabella Amara, quelle ravissante jeune femme, quels yeux, quel corps ! Et c'est le personnage féminin le plus intéressant, dommage qu'elle ne reste pas très longtemps à l'écran et que son évolution se fasse en hors champ.
Bref, "Wilson" aurait gagné à être plus barré. En fait, c'est un peu le même reproche que je fais en général aux BD ou adaptations de Clowes, c'est que ça ne va pas assez loin.