C'est bath Mann
Un Anthony Mann avec James Stewart, rien de plus classique. Sauf que le personnage principal est une winchester 73. Carabine à 15 coups, surnommée "the gun that won the west », elle attire à elle...
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le 26 janv. 2011
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Réalisé en 1950 par Anthony Mann, Winchester 73 est un incontournable du western. Non seulement il bénéficie de l’interprétation parfaite de James Stewart mais il s’appuie sur un scénario astucieux qui permet au réalisateur de convoquer les grands thèmes et lieux du genre.
Deux stars
Winchester 73 commence de la manière la plus classique qui soit avec l’arrivée de deux cavaliers dans une petite ville. Sauf qu’au lieu de s’intéresser à la banque (pour peu qu’ils fussent des hors-la-loi), au saloon (comme le ferait tout cow-boy) ou au bureau du shérif (s’ils étaient chasseurs de primes), ces deux étrangers stationnent, émerveillés, devant une vitrine. L’objet de leur enthousiasme ? Une carabine ! Mais pas n’importe laquelle. Un modèle unique de Winchester, la « Une sur mille » ainsi nommée car fabriquée en nombre très limité et dotée d’une précision exceptionnelle. C’est elle la véritable star du film. Ce Stradivarius des carabines, premier prix d’un concours organisé par la ville, attire les meilleurs tireurs de la région. Et c’est l’un d’eux que Lin McAdam (James Stewart) espère trouver là.
Un scénario circulaire
Plus que les deux « stars », c’est en réalité le scénario qui offre au film sa singularité. Signé Borden Chase, un des meilleurs scénaristes hollywoodiens, il organise l’intrigue autour d’un schéma circulaire. En effet, la carabine tant convoitée va changer plusieurs fois de propriétaire générant une course poursuite à travers le pays. Ce scénario circulaire confère à l’histoire sa dynamique mais elle permet aussi à Anthony Mann de convoquer la plupart des lieux ou des figures emblématiques du western, du joueur de poker au bad guy en passant par les indiens et les tuniques bleues.
Duels et dualité
Ce sont les personnages secondaires qui donnent toute leur saveur à ces westerns des années 40/50. Avec des dialogues à la hauteur. Tel le pote et complice de McAdam, Frankie High-Spade « avec un trait-d’union : je m’assois dessus quand je suis fatigué ! », ou le très malin Joe Lamont intraitable au poker ou encore le très impulsif Waco (excellent Dan Duryea). Le film met en scène, précisément, l’affrontement entre deux mondes : celui de la justice incarné par Wyatt Earp, shérif à Dodge City ou McAdam lui-même, en quête du meurtrier de son père - et de l’autre celui de la violence et du vice. Une dualité qu’illustre l’alternance des scènes de nuit, nombreuses, et des scènes de jour. Quant au duel final, dans un décor à la géométrie toute symbolique, il achève de la plus belle façon qui soit ce superbe western.
8.5/10
Critique à retrouver sur le MagduCiné, rubrique Films classiques.
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le 15 janv. 2022
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