D'une manière assez étonnante, le style caractéristique de John Woo (disons lyrisme baroque et abstraction) semble partiellement absent de ce "Windtalkers", la guerre y étant filmée avec plus d'acharnement et de dégoût que de fascination. Drame totalement "old fashion", fullerien ou walshien en diable, éloge de la survie, de la fraternité et du sacrifice, le film peut aussi se lire comme une réflexion sur l'identité d'une nation et donc sur le racisme, deux thèmes très importants pour Woo, profondément chrétien, comme on le sait. Néanmoins, les excès de violence - comme quoi on ne se refait pas complètement - finissent par lasser le spectateur le plus bienveillant.
[Critique écrite en 2002]