John Woo, révolutionneur de cinéma depuis 1946
Imaginez un monde où règne le manichéisme le plus primitif. Où les Américains qui sont les gentils vont buter du méchant nippon tueur de gentils.
Imaginez des héros américains, qui se sacrifient pour la bonne cause, pour un monde meilleur. Qui tuent parce qu'ils le font au nom du bien. Qui se battent pour un monde meilleur, et pour que ce monde soit meilleur, il faut tuer du Japonais. Ce sont des héros, nous ne l'oublierons jamais.
Imaginez que le mal absolu s'incarne sur Terre, et qu'il ait un visage Japonais. Il tue du gentil avec conviction, et pousse des cris sauvages à longueur de temps. Il ne ressent jamais rien, mais fait la grimace en hurlant jusqu'à ce qu'un héros américain l'achève. Si le Diable venait par ici, il serait japonais. Et Dieu serait américain.
Imaginez entendre le son le plus douloureux pour vos oreilles. Faites comme si on appelait ça de la musique, et que le tortionnaire qui l'a composée se retrouve crédité sur un générique.
Imaginez que vos yeux vous brûlent comme ils ne vous ont jamais brûlé, la faute à des images dégueulasses et tournoyantes qui défilent devant vous pendant plus de 2h.
Imaginez des scènes qui sonnent tellement faux, qui sont tellement absurdes qu'elles dépassent l'entendement.
Imaginez voir Nicolas Cage à l'écran dans le rôle principal d'un quelconque film.
Mesdames, Messieurs, John Woo a réussi l'exploit surhumain de réunir tous ces ingrédients dans la même recette, et cette recette a pour nom "Windtalkers". Bonne gerbe à vous.