Winnie l'Ourson
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Winnie l'Ourson

Long-métrage d'animation de Don Hall et Stephen J. Anderson (2011)

Je ne vois qu'une explication possible pour justifier l'existence de ce deuxième film sur Winnie L'Ourson. La boîte aux grandes oreilles a tout simplement voulu redonner ses lettres de noblesses au célèbre petit ours en peluche et lui accorder des adieux bien plus convaincants que par ses précédentes exploitations sur le marché de la vidéo.
Car en y repensant, de tous les Classiques Disney, Les Aventures de Winnie L'Ourson est le film qui a été le plus exploité en tant que franchise.
5 suites/spin-off voient le jour dès l'arrivée de DisneyToon Studios, 4 séries ont été produites et je ne compte pas le nombre de compilations DVD qui ont aussitôt surfé sur le succès des personnages du film.


Seulement, voilà. Veiller à la qualité de tous ces produits aurait été une bonne chose car à 2 exceptions près, les spin-off et suites sont peu intéressants en plus d'être relativement ennuyants, et les séries ont rapidement régressé au point de nous livrer cette infâme production télévisée qu'est Mes Amis Tigrou et Winnie.
La réputation de Winnie L'Ourson s'est rapidement retrouvée entachée et il était alors urgent de sauver la situation.


Car oui, ce Winnie L'Ourson de 2011 est bien un Classique Disney produit par les Walt Disney Animations Studios. Mais tout comme Les Trois Caballeros ou Fantasia 2000, il ne s'agit pas d'une suite à proprement parler mais simplement d'un nouveau film tiré du même univers. Il n'y a pas de continuité par rapport au film de 1977, c'est juste une autre aventure.
Oubliez alors tout ce qu'il s'est produit dans les films de DisneyToon Studios, Winnie L'Ourson fera comme si les personnages ou relations tisées entre les protagonistes dans les précédents films n'avaient jamais existé. Exit l'Éfélant Lumpy et la relation grand frère - petit frère entre Tigrou et Petit Gourou (dommage, une des rares bonnes choses qu'a apporté la "boîte violeuse").


L'envie de simplement offrir à Winnie et ses amis une conclusion qui ne veut que faire passer un bon moment au spectateur sans aller plus loin suffit à montrer les vraies intentions du film tout comme sa petite limite. Le film est effectivement très court, à peine 52 minutes si on enlève le générique de fin. Quant à l'intrigue, elle n'est pas divisée en 3 histoires différentes comme l'était celle des Aventures de Winnie L'Ourson. En effet, l'intrigue principale se centre autour d'un simple malentendu amenant Winnie et ses amis à croire que Jean-Christophe a été enlevé par une monstrueuse créature appelée le Poil Long (regardez le film jusqu'au générique de fin, une surprise vous y attend), le reste du film va donc nous montrer la bande tenter d'inventer toutes sortes de pièges pour attraper le monstre.


Pas très rassurant au premier abord car il est difficile de ne pas se rappeler de Winnie L'Ourson 2: Le Grand Voyage en étant au courant de ce quiproquo mais fort heureusement, les réalisateurs du film savent comment rendre les aventures de ces personnages fort distrayantes. Déjà car quelques petites sous-intrigues reviennent régulièrement au fil de l'histoire (la nouvelle queue pour Bourriquet, Winnie cherchant du miel..) et surtout, le film est très drôle. Il a beau être destiné avant tout aux enfants, il est impossible de ne pas prendre son pied devant les mésaventures que vivent les habitants de la Forêt des Rêves Bleus.


Le capital-sympathie des personnages est notamment dû aux voix françaises cultes. Si Roger Carel, souffrant à l'époque, n'a pas pu reprendre le rôle de Winnie, ce n'est pas trop dérangeant au final car Jean-Claude Donda est un très bon remplaçant. Le choix de Michel Mella pour Coco Lapin est par contre bien plus discutable. Sa voix était difficilement supportable pour les chansons depuis 1997 mais cela empire avec le fait qu'il double l'intégralité des dialogues du personnage. Heureusement, le personnage reste très drôle. Que du bonheur par contre de ré-entendre Patrick Préjean pour Tigrou, le comédien y met tellement du sien que chacune de ses répliques donne le sourire au spectateur.


Sans aucune surprise, l'animation 2D est extrêmement belle du début à la fin. Dessin à la main oblige, ce sont les plus grands talents des Walt Disney Animation Studios qui se sont occupés de l'animation du film et cela se sent! Les personnages sont dessinés de manière plus fine mais les décors conservent les crayonnés si identifiables du premier film. L'incrustation de la 3D ne dure qu'une scène et, si elle peut déranger les puristes, ne nous sort jamais du long-métrage.
On regrette que c'est probablement la dernière fois que Disney sort un film en animation 2D.


L'une des plus grandes surprises du film reste définitivement sa bande-originale. Outre la participation d'Henry Jackman à la musique instrumentale, ce sont Robert Lopez et Kristen Anderson-Lopez, les futurs compositeurs de La Reine des Neiges, qui épatent à l'écriture et à la composition des chansons. Le couple a en effet parfaitement compris le style musical si unique des Frères Sherman et le respecte à merveille dans ce deuxième film tout en apportant une petite touche de modernité et en veillant à diversifier leurs registres. Passé les petites chansonnettes très courtes mais sympathiques comme "Chanson du P'tit Bidon" ou "Mission Importante", ce sont la très belle "Tout ce miel, quel trésor", la dynamique "Le Poil Long" et la tout bonnement hilarante "Ça sera Génial" qui marquent les esprits.


Dernier Classique Disney à utiliser l'animation traditionnelle faite à la main, Winnie L'Ourson est malheureusement passé totalement inaperçu lors de sa sortie en salles ne se contentant que de rembourser son petit budget de 30 millions de $. Ce qui est bien triste quand on voit à quel point ces nouvelles aventures dans la Forêt des Rêves Bleus débordent de charme et de bonne humeur.
Il n'est pas trop tard pour réparer cette injustice et offrir à ce mignon petit film l'accueil qu'il aurait dû avoir en 2011.

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le 28 févr. 2016

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Walter-Mouse

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