S’il se subordonne encore à un scénario risible, avec une introduction animée tour à tour trop longue et incohérente, s’il est desservi par ses personnages fades, que campent de bien piètres comédiens – mention spéciale à Scott Chambers dans le rôle de Christopher Robin –, Winnie the Pooh: Blood and Honey 2 surprend par l’ultraviolence sadique avec laquelle il revisite son bestiaire enfantin : le mauvais goût, qui atteint des sommets lorsqu’il s’agit de redéfinir l’enfance du protagoniste principal en flashbacks, produit une impression confuse d’écœurement concurrencée par la puissance d’exécution qu’il faut bien reconnaître au film. Sans jamais atteindre l’intelligence parodique d’un Eli Roth, il impose une imagerie cauchemardesque, moins par les masques des créatures que par les décors : l’arbre de Maître Hibou est à ce titre mémorable. Il sait pouvoir compter sur des idées empruntées à différentes œuvres, comme la caméra placée sur l’automate de The Purge (James DeMonaco, 2013) ou l’hypnose de Get Out (Jordan Peele, 2017), auquel nous pourrions également attribuer une attention portée à la profondeur de champ comme réservoir de menaces potentielles.