Quel film ! Un documentaire, certes… mais aussi (d’abord ?) du très beau cinéma : narrativement nerveux et musclé, sans un atome de gras ; visuellement splendide (d’accord il n’y a pas de directeur de la photo mais tous ces bleus et ces jaunes sont si beaux qu’ils ne peuvent être tout à fait vrais…) ; et tellement fort en émotion, avec de sacrés méchants qui nous soulèvent de haine, et des héros ordinaires mais sublimes dont le dévouement nous bouleverse aux larmes : comment ne pas voir dans le petit Roman Savelyev une émouvante réincarnation de Gavroche bravant la mitraille sur les barricades parisiennes en 1832 ? Et puis en regardant cette geste épique, comment ne pas penser au cinéma d’Eisenstein ? - rapprochement qui laisse rêveur, il faut bien le dire.