Pour les beaux yeux de Zooey
Winter's Passing est un film indie américain comme on en a déjà vu plein de fois : ça parle de famille, met en scène des loosers, les musiques sont gentilles, la fin moralisatrice. Ce n'est pas grave, des films d'action aussi y en a plein, et je continue d'en regarder parce qu'il y a une infinité de points de vue possibles pour une même histoire.
Et c'est vrai que Winter's Passing présente des choses sympas. Déjà vues, je le répète, mais vraiment sympas. Les personnages coincés dans leurs petites vies de souffrance sont assez intéressants, surtout que leurs caractères simples sont très simplement et efficacement montrés. Malheureusement, sur la longueur, on se rend vite compte que la présentation de ce petit monde prend trop de temps par rapport à la durée du film, et on se doute bien que les résolutions seront rapides. En effet. Sur la seconde moitié, les personnages perdent de leur saveur, de leur caractérisation qui faisait pourtant leur unicité dans cette histoire, et surtout, on sent la mise en place des éléments qui permettront la résolution. Tout s'enchaîne trop vite, pas assez de temps pour la subtilité (même si paradoxalement, on sait comment ça va finir très vite puisqu'il s'agit d'un film indi américain comme bien d'autres). Ainsi, la plus grosse déception est l'évolution du personnage principal lorsqu'il se complexifie. Entendre les histoires de l'un ou de l'autre suffit au personnage de Zooey Deschanel à devenir une gentille fille. Moi, ça ne m'a pas suffit. Le passage de 'petite égoïste' à 'grande généreuse' ne m'a pas convaincu car aurait dû prendre plus de temps. Les raisons de ce changement auraient dû être plus poussées que ces simples conversations.
La mise en scène est donc bien typique de ce genre de film. Une belle photographie un peu froide, quelques flous par ci par là, une musique tout aussi indie, des acteurs connus mais pas trop, dont un dans un registre inhabituel. Personnellement ça me plaît. La caméra n'est peut être pas ingénieusement placée comme dans un David Lean ou un Orson Welles, mais on s'en fout dans le cadre de ce genre de petite histoire sans prétention. Une technique simple pour une histoire simple. Pas nécessaire de vouloir révolutionner le cinéma systématiquement. Le principal est que ce n'est pas 'mal' filmé, c'est-à-dire que tout est compréhensible et qu'il n'y a pas de plans inutiles, etc. Pour revenir sur le casting, je l'ai plutôt bien apprécié. Zooey est vraiment trop belle et douée pour incarner la tristesse! En plus elle se ballade en petite culotte (quelle argumentation). Ed joue bien le vieux papa au bout du chemin. Will est toujours aussi drôle, même dans sa retenue, et puis comme souvent dans ses films il pousse la chansonnette et le fait très bien. La dernière nana, que je ne connaissais pas, m'a aussi convaincu : sympa, mignonne, british.
Bref, Winter's passing est un petit film sympa. Avec 20 minutes de plus, les auteurs auraient pu terminer l'histoire plus proprement et le récit aurait alors gagné en profondeur. C'est dommage, ça aurait pu être tellement mieux! mais bon, c'était quand même chouette.