Documentaire pour le moins interpellant sur la dépression post-partum, Witches architecture son dispositif de confession intime - la réalisatrice Elizabeth Sankey y relate sa propre expérience face caméra - autour d'un mash-up de plans et extraits de films de sorcières canoniques, couvrant toute l'histoire du cinéma avec des titres comme La sorcellerie à travers les âges ou Les sorcières d'Eastwick. Loin de faire office de simple support illustratif, le procédé permet de dresser des parallélismes entre le traitement des sorcières et celui de nombreuses femmes taxées de malades mentales lors d'une période particulièrement difficile de leur vie, avec toute la fermeture d'esprit expéditive et la stigmatisation culpabilisante qu'il suppose. Witches réussit tout ce qu'il entreprend, combine relation d'informations de première main, témoignages poignants et écrin esthétique de présentation stimulant dans un geste qui ne pourra laisser indifférent.