Révélé par Tsui Hark dans The Legend of Zu, Wu Jing a su se tailler une réputation de Sean Bean Chinois... En effet, qu'il joue des héros ou des vilains, huit fois sur dix il meurt... Il meurt quand le méchant doit se faire éventrer, il meurt quand le héros doit se sacrifier pour sauver ses potes... Il meurt, il meurt, il doit aimer ça, peut être...
Aussi quand il s'est essayé à la mise-en-scène, avec un des plus fidèles collaborateurs de Jackie Chan pour Legendary Assassin j'ai cru à un revirement intéressant. Sans être un classique du genre, le petit film valait le coup d'oeil. Et sept ans plus tard, le voilà qui annonce son deuxième film, plus ambitieux, voire démesuré, j'en salive d'avance.
Wu Jing incarne un tireur d'élite et désobéit aux ordres de son supérieur pour buter un mec d'une balle dans la tête en tirant trois fois dans un mur en béton derrière lequel il se cachait. ( comprenez, il désobéit trois fois de suite ! ) Par conséquent on l'intègre dans une unité d'élite de l'armée Chinoise, où il se lie d'amitié avec ses pairs.
Mais le mec qu'il a buté au début n'est autre que le frère d'un méchant trafiquant, qui engage Scott Adkins et ses potes mercenaires pour le tuer. Et aussi tuer toute l'armée chinoise, tiens tant que vous y êtes ! Alors, on distribue des écussons "I fight for China" à tous les soldats, et on apprend que le méchant trafiquant a fait mettre au point un poison viral qui n'affecte que les gènes Chinois...
Sur cette intrigue absolument pathétique, où le nationalisme et la fierté militaire surpassent tout ce que les USA ont pu faire en cinquante ans au bas mot, Wu Jing appose une mise-en-image énergique, inventive et qui fait plaisir à voir...
Ça doit être un vrai bonheur à regarder quand on est Chinois, mais de l'extérieur, c'est du gâchis. Toutes les bêtes d'idées ( les stratégies de guerre lors de l'exercice du début, l'exécution du sniper ennemi, le combat final... ) se voient ternies d'un drapeau Chinois qui bande, une bonne grosse biffle rouge et or.
J'adore ce mec et je continuerai à suivre sa carrière, mais pour celle de cinéaste, je vais être plus prudent !