Ça fait un bon moment que ce "Wolf Warrior II" me siffle aux oreilles avec sa plus grosse recette chinoise de tous les temps et son rythme d'action inégalé, j'ai donc bravé une nouvelle fois ce que fait la Chine au cinéma d'action HK de mon coeur pour tenter d'apercevoir un ersatz d'action bien fichue et il faut dire que WWII est très généreux sous son soft power tout puissant. Il tente bien le blockbuster Hollywood mais bon, y a encore du boulot toujours. Le problème, c'est que Wu Jing ne sait pas s'arrêter et peut faire n'importe quelle connerie pourvu qu'il passe pour le héros intraitable amoureux de son corps (militaire), mais en même temps c'est ce qui est fun.
Oublions déjà la dernière demi-heure complètement débile avec pour commencer l'attaque dans une ruelle à la "usine de Robocop" avec 50 gars en haut qui ne peuvent pas tuer 3 gars en bas qui eux slaloment tranquilles entre de fausses voitures détruites. La scène est précédée d'un :
- "et comment un wolf warrior envisagerait cette attaque ?"
Bin tout droit, vas-y, on fonce dans l'armée rebelle à trois.
Oublions ensuite la bataille finale entre tanks bien débile aussi où Wu Jing avait juste envie de conduire des tanks...
Et surtout oublions, de 70 à 90 minutes, le moment où notre héros atteint d'un virus mortel (ebola syndrome ?..) est guéri par un vaccin concocté maison pendant la nuit par sa nouvelle amoureuse médecin du monde, qui joue super mal*, à partir du sang du seul remède au monde, la petite fille locale providentielle, dans une fausse grotte de studio sous une canto pop sirupeuse à souhait.
*Même qu'il y a des moments où Wu Jing n'ose pas la filmer quand elle parle tellement ça le fait pas. ^^
Mais à part ça, franchement la première heure ne s'arrête quasiment pas pour pisser et ça c'est bon, tout comme le côté massacre d'innocents sous les yeux révulsés du héros à la mode HK.
Bien sûr, on peut définitivement oublier les moments de frappe d'antan, il n'y en a plus aucune ou presque. L'impact des coups est systématiquement cuté au plus près. La couleur est donnée dès la scène d'intro où Wu Jing plonge d'un cargo pour zigouiller une demi douzaine de pirates des mers sous l'eau le tout en travelling et avec une ficelle. Pas d'impact mais pas grave, Wu Jing a plus d'un tour de Mac Gyver / Chuck Norris dans son sac et s'en va emberlificoter tout ennemi à sa portée, caméra centrée sur lui.
Il y a aussi clairement quelque chose d'éminemment politique qui suinte grassement de Wolf Warrior II. Après une période de transition, la Chine semble réussir à aspirer les talents d'action de Hong Kong pour élever son niveau de divertissement à même de concurrencer les USA et montre ouvertement un super-héros chinois amener la paix dans un pays d'Afrique (francophone), El Dorado chinois, croulant sous les groupes armés menés par des politicards eux même dépendants de mercenaires américains, de justes bad guys. Notre super combattant rebelle a peut-être ses convictions individuelles du bien mais moralement, il reste à fond sous l'égide de l'armée et de ses destroyers de soutien. Il accueille volontiers l'aide des Nations Unis aussi, même si à chaque fois que quelqu'un monte dans un véhicule des Nations Unis, il se crache, ahah !
De même, à chaque fois que Wu Jing fait la teuf, 50, que dis-je, 100 mecs viennent l'interrompre à coups de kalachnikovs, et ça, ça l'énerve.
Mais bon, un actioner blockbuster chinois généreux qui parvient à me filer des rictus aussi constants, ça fleure la bonne bisserie, ou le nanar jovial.
Bonne petite bande typique de bad guys mercenaires avec le molosse Zangief barbu (qui joue super mal), la blonde létale, le jap (?) artilleur, le black fou et leur chef, un cool et détendu Frank Grillo, sous exploités dommage.
ps : N'oublions pas les jolis couples mixtes entre ouvriers qui font plaisir à voir.