Il y a pas mal de qualités dans Wolf Man. Déjà, c’est un film qui parvient à son objectif premier, faire peur. À la manière des Dents de la Mer, tout est d’abord hors cadre avant de devenir frontal. La première séquence est d’ailleurs une grande réussite, entre utilisation intelligente des éléments naturels et utilisation des anticipations du spectateurs (on attend le jumpscare qui ne vient pas quand on l’attend, justement).
Relecture très personnelle du mythe du loup garou, Wolf Man se débarrasse de tout le folklore attendu. Ici pas de malédictions ou de pleine lune. Non, le mal est justement traité comme une maladie. Et c’est la maladie qui devient le sujet central du film.
Comment réagit le malade qui se voit irrémédiablement décliner ? Comment réagit la famille, impuissante ? Autant de thèmes passionnants qui s’imbriquent parfaitement dans le récit, même si ce dernier est particulièrement resserré puisque la majorité de l’action se passe en une seule nuit.
C’est peut-être un des problèmes du film puisque, s’il ne cède rien à l’efficacité, il perd un peu en profondeur.
Surtout, on ne peut s’empêcher de penser au destin de Seth Brundle dans La Mouche, surtout à la fin. Une comparaison qui pèse de plus sur le film et qui ne tourne pas à son avantage. Pas certain que Wolf Man atteigne un jour le statut culte du film de Cronenberg.
Enfin, l’hérédité est probablement le thème le moins bien traité, celui qui n’apporte pas grand-chose et qui arrive en s’annonçant des kilomètres à la ronde.
Au final, un film efficace dans sa première intention, porté par un excellent casting et à la réalisation solide (très bonne idée que ces changements d’image selon le point de vue des personnages), mais qui ne maîtrise pas toujours les thèmes qu’il embrasse. Pas de quoi bouder un petit plaisir horrifique.