Le brillant Masaru Konuma signe peut-être ici son film le plus radical, dur et abject mais pas le moins intéressant. Ce film doit être réservé à des cinéphiles « de l’extrême » tant la première demi-heure dans la camionnette et surtout dans la salle de torture est difficilement supportable. Et pourtant, dès la scène des égouts, on sent le talent de Konuma par la maîtrise des plans, des lumières. A partir de là, on s’éloigne de la vidéo fétichiste de torture dans laquelle le réalisateur nous a plongés, notamment en choisissant un format d’image atypique et des huis clos étouffants. Par les dialogues, par l’alternance des scènes au commissariat, sur la plage, il étend son propos dérangeant aux autorités puis à la société toute entière. Le dernier renversement affectant Miyoko est particulièrement intéressant rendant (mais n’est-ce pas voulu ?) l’ultime image fade voire bizarrement « consensuelle ». Après être passé par différents stades dont la répulsion, le spectateur suit avec intérêt ce scénario de Kazuo ‘Gaira’ Komizu plus intelligent qu’attendu, le montage habile qui décale l’histoire et la qualité des images et de la réalisation de Konuma. Même les acteurs participent au malaise du spectateur. Seule Saeko Kizuki (la victime) nous était connue et elle ne fait pas ici sa meilleure prestation. Quant à la femme du couple pervers Reiko Sai (Yukiko) dont ce fut le seul rôle, tout en elle est repoussant.
Le film est long (1h20) et il convient d’être prévenu : à la fin, le spectateur ne peut que s’interroger aussi sur lui-même, son rapport au sexe, aux femmes et à la violence. Il convient de voir le film avec les sous-titres si on veut comprendre l’étendue du projet du réalisateur.

TeryA
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le 6 sept. 2021

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