Au Royaume des Hommes, l’homme est Roi et la femme esclave, voici de quelle façon on pourrait résumer Women on the Run. Autant dire que la gente féminine, aussi forte soit-elle passe un sale quart d’heure. Le duo de cinéaste développe un récit misogyne qui broie constamment toute émancipation de la femme. Cette femme qui termine prostituée, junkie, trahie, violée et j’en passe. Elle est écrasée par une société patriarcale dans laquelle elle peine à survivre tant bien que mal. La dramatisation est à son comble, et assez justement les réalisateurs n’en font jamais des tonnes. Du coup, on s’imprègne facilement de ces personnages et développe une certaine forme d’empathie à leur égard. On peut supposer d’ailleurs que c’est David Lai qui gère cet aspect-là de la mise en scène. On imagine aisément que Corey Yuen s’occupe quant à lui de la partie action avec Yuen Tak comme chorégraphe. Pour le côté dramatique, on retiendra le personnage de Li Siu-Yin et son parcours chaotique entre prostitution et addiction aux drogues. Côté action, on retiendra surtout les combats pieds/poings travaillés, et où les deux actrices donnent de leur personne. Jusqu’à les voir combattre nue par deux fois, enfin seulement l’une d’elle. Elles sont assez surprenantes et on s’étonne même qu’une Tamara Guo n’est pas fait une carrière plus notable. Face à elles, chez les hommes, c’est surtout le coréen Kim Won-Jin qui tire son épingle du jeu, et qui offre en fin de métrage une grosse scène martiale.


Women on the Run, c’est prenant, parfois brute, pas toujours maitrisé et rythmé. Mais à côté de ça, la mise en scène est impeccable comme la photo. Un scénario crédible, même si l’intrigue de l’infiltration est un peu grosse. Des personnages correctement campés, surtout par les actrices. Côté sexe, c’est en mode mineur, pas plus mal. Le côté érotique cible surtout les actes pleins d’ignominies que subissent nos personnages principaux féminins. Quant à la morale de l’histoire : You can never trust the cops. Ou les « hommes », c’est la même. Quant à nos protagonistes, on comprend à la fin qu’elles continueront à devoir fuir et à combattre l’hégémonie masculine. Girl power !


(voir peloche et + :https://hongkongmovievideoclub.wordpress.com/2013/10/11/women-on-the-run-1993-david-lai-corey-yuen-avis-review/)

IllitchD
6
Écrit par

Créée

le 17 déc. 2013

Critique lue 562 fois

5 j'aime

IllitchD

Écrit par

Critique lue 562 fois

5

D'autres avis sur Women on the Run

Women on the Run
JonathanAsia
8

Critique de Women on the Run par Jonathan Asia

Categorie 3 assez méconnu, Women On The Run est un film sombre et assez brutal. Nous suivons ici deux femmes à qui la vie n’a pas fait de cadeaux : une championne d’art martiaux dupée par l’homme...

le 26 oct. 2014

Du même critique

L'Enfer des armes
IllitchD
8

Director’s cut

Disparu. L’Enfer des armes de Tsui Hark est une œuvre mythique à elle toute seule. Troisième et dernier film de Tsui Hark de sa période dite « en colère », l’original est interdit par le comité de...

le 31 janv. 2013

32 j'aime

2

The Murderer
IllitchD
6

Critique de The Murderer par IllitchD

The Murderer commence dans le Yanji, ce début de film est d’un aspect quasi documentaire, Na Hong-jin nous montre une région aux immeubles vétustes et sinistres. Il y a une misère palpable qui...

le 11 févr. 2013

31 j'aime

2

A Bittersweet Life
IllitchD
5

Critique de A Bittersweet Life par IllitchD

Kim Jee-woon réalise une pépite de style. La réalisation a du style comme son personnage principal (Lee Byung-hun). Tout y est stylé, les plans, les costumes taillés, la belle gueule du héro...

le 28 mai 2013

31 j'aime