En 2016, Zack Snyder nous avait préparé à la venue de Wonder Woman en lui permettant de faire une brève apparition dans "Batman v Superman : L'Aube de la Justice". C'est tout logiquement donc que Gal Gadot à renfiler l'armure et l'épée de Hephaestus, les chaussures d'Hermès et son Lasso de la vérité pour notre plus grand plaisir.
Actuellement cinquième film au Box-office mondial avec plus de 430 millions de dollars de revenue, Wonder Woman est en passe de faire sauter les records pour 2017. Pourtant la concurrence est d'autant plus rude cette année. Marvel frappe un grand coup avec 4 films dont 2 déjà sortis en salle : "Logan", "Les Gardiens de la Galaxie Vol.2", "Spider-Man : Homecoming" et "Thor : Ragnarok". DC Comics se devait de réagir rapidement et propose la première adaptation au visage féminin.
La première partie du film est prometteuse. On découvre l'univers féerique de l'île de Themyscira, terre des guerrières Amazones directement inspirée de la mythologie grec. C'est ici que Diana est née et élevée par ses femmes ayant pour rôle d'assurer la protection des hommes du retour du Dieu des ténèbres et de l'enfer : Arès. Les années passent et Diana cherche à devenir la plus grande guerrière de son peuple pour pouvoir vaincre un jour le frère de Zeus, ce qui est loin de plaire à sa mère.
Mais le film est rempli de raccourcis et d’incohérence qui font que le spectateur se sent perdu. La première incompréhension vient du fait que la jeune Diana se voit refuser dés son plus jeune âge son entrainement de guerrière et choisi de désobéir à sa mère en apprenant l’art de la guerre en cachette, avec sa tante Antiope, la générale des armées Amazones. Or, dix ans plus tard Diana est toujours entrain de s’entrainer avec sa tante en secret et se fait surprendre par sa mère qui décide finalement en l’espace de deux minutes de réflexion de l’autoriser à se battre.
On s’attarde peu sur son apprentissage et sur la découverte de ses pouvoirs, et soudain on se retrouve bousculé par le crash d’un avion sorti de nulle part dans les eaux turquoise de l’île. Diana saute à la rescousse du pilote Steve Trevor et décide de le ramener pour le sauver. Themyscira est par la suite envahi par des troupes de l’armée Allemande étant à la poursuite de l’espion américain.
C’est alors que Wonder Woman découvre l’horreur de la guerre et décide d’aller se battre auprès des humains pour mettre fin à la première guerre mondiale en tuant le responsable de ce chaos : je parle bien sur d’Arès.
La seconde partie du film devient beaucoup plus fouillis et on retrouve un schéma que l’on à déjà vu dans d’autre film de super-héros, en particulier dans "Captain America : First Avenger". En effet, on retrouve Diana Prince dans le rôle du Captain Steve Rogers, Steve Trevor prend plus ou moins la place de Peggy Carter, le General Erich Ludendorff est une copie conforme à Crâne Rouge, l’escouade composé de Sameer, Charlie, et le Chef rappelle fortement celle avec Dum Dum Dugan, Gabe Jones, Jim Morita, James Montgomery Falsworth, et Jacques Dernier, et pour finir Isabel Maru n’est autre que le miroir du Dr. Arnim Zola.
S’en suit après un scénario décousu, entre scènes d’actions au ralenti signant la marque de fabrique de Snyder rendant vraiment bien, blagues potaches et sexistes, surabondance d’effets spéciaux et dialogues creux.
L'univers DC Comics est réputé pour être plus sombre et sordide que Marvel. On le voit très clairement dans des films comme "Dredd" ou "Watchmen : Les Gardiens". Wonder Woman ne tient pas ses promesses sur ce point et on est surpris par le côté fleur bleu qui peut se dégager de certaines scènes. Quand on se bat avec une épée on s'attend à voir de l'hémoglobine jaillir de toute part ou du moins sur la lame pour nous montrer l'atrocité du combat, mais il faut croire que le sang n'est plus permis de nos jours.
Elle transperce quand même le Général Ludendorff avec son arme mais on ne voit pas une goutte couler.
J'ai eu le sentiment que ce film avait été fait par une femme (ce qui est le cas), pour des femmes et des enfants en bas âges. Le cinéma de science fiction et en particulier celui lié aux super-héros est porté par cette tendance du "Geek à la mode". En effet, tout ce qui se rapporte à l'univers SF était autrefois uniquement apprécié par les connaisseurs du genre, alors qu'aujourd'hui c'est l'inverse, c'est devenus carrément branché d'aller voir le dernier Thor au cinéma parce que Chris Hemsworth est carrément trop canon en armure. Mais que voulez-vous, on met un homme plutôt beau gosse comme Chris Pine pour émoustiller Clodette, une femme fatale comme Gal Gadot pour Gérard, un humour enfantin et une bonne dose d’effets spéciaux et le tour est joué...
De plus, il ne suffit pas de prendre un bon casting pour faire un bon film. Certains personnages de Wonder Woman ne collent pas du tout avec l’image qu’ils dégagent. Certes Robin Wright est une femme avec un charisme impressionnant, en témoigne son rôle magistral dans « House of Cards », mais on a du mal à accepter de la voir se transformer en Xena la guerrière. Sir Patrick, incarné par David Thewlis ne correspond absolument pas avec le rôle d’Arès. On s’attend à voir un Dieu de la guerre terrifiant, au lieu de cela on trouve le Professeur Remus Lupin en armure. Enfin, Dany Huston joue déjà le Colonel William Stryker dans "X-Men Origins : Wolverine", je veux bien croire qu’il a prit du galon en devenant le General Ludendorff, mais si on compare les deux, le premier était quand même beaucoup plus crédible.
Je trouve cela dommage que ce premier film ne soit pas aussi accompli que je l’espérais car le personnage de Wonder Woman est très riche et il aurait été agréable d'avoir une réalisation à sa hauteur. En somme le film n'est pas mauvais, mais il ne fait pas partis des meilleurs du genre. On passe 2h20 agréable, mais on en sort un peu déçu, comme si on aurait voulu voir quelque chose de plus surprenant. J'ai eu pour ma part l'impression de voir un remake version féminin du Captain America. Dommage, j'irais voir "Justice League" avec plaisir mais avec une dose d'appréhension comme j'ai pu avoir pour ce film.