Attention, critique très longue du film avec pas mal de spoiler. Donc prenez du Pop Corn
Musique !
https://www.youtube.com/watch?v=wSavwX4C240
J'ai failli mettre Princess Diana First Avengers comme titre car grosso modo c'est ce qu'est le film : la version DC de ce que Marvel a fait pour Captain America, c'est à dire importer un personnage tout en le mettant dans le contexte qui l'a vu naître. Mais histoire de ne pas faire comme la Maison des Idées, l'histoire ne se situe pas durant la Seconde, mais la Première Guerre Mondiale. Si ce n'est pas le premier film consacré à une super héroïne (on oublie le plagiat philippin de Wonder Woman , Supergirl, Black Scorpion et Catwoman, et je ne compte pas l'adaptation de Barb Wire avec Pamela Anderson), c'est un projet qui avait tout du serpent de mer. On voulait le faire mais on ne savait pas comment s'y prendre et surtout Wonder Woman a toujours eu aux yeux du grand public l'image de la série avec Linda Carter (ou malgré son kitsh n'était pas si de mauvais gout que ça, si on excepte "sa tenue de bain"). Sérieusement, qui se souvient d'une histoire de Wonder Woman dans les comics et ne me parler pas des récentes genre le run de Brian Azarello juste pour faire croire que vous connaissez Wonder Woman, parce que si je parle d'Amazon Attack, du run de George Perez, de Greg Rucka, la version Paul Dini ou mieux son faux pas avant Infinity Crisis...ouais (PS : Ce n'est pas de la condescendance c'est juste qu'il ne s'agit pas du personnage auquel on peut dire de tête qu'il y a une époque elle avait renoncé à sa tenue étoilée pour devenir une super-espione). Mais bon qu'en est-il du film réalisé par Patty Jenkins, à qui l'on doit l'oscarisé Monster. Et bien on a un film qui loin d'être un excellent film, est quand même une adaptation à la hauteur de l'héroïne telle qu'on la voit dans les comics et la série Justice League
Blockbuster mode d'emploi
Déjà on va passer sur ce qui saute aux yeux. La réalisation. Et je ne vais pas me faire des amis, mais Patty Jenkins a avec ce film le même problème que les Frères Russo. Une réalisation trop inégale. Il y a parfois certaines scènes qui sont superbement bien fait et réalisées, mais aussi d'autres qui sont vraiment limites au point qu'on voit les fonds verts. Ce qui est problématique quand c'est la première chose qu'on voit dans les 10 premières minutes du film (bref chez les amazones). Je me suis même dit :" Et mince on va croire que je fais exprès de détester les films DC". Et c'est dommage parce que le reste du film est nettement mieux maîtrisé, mais comme dans les Captain America des Russo, on a des fonds verts qui passent et d'autres qui ne passent pas du tout. Bref, on sent qu'elle n'est pas une habituée des blockbusters et qu'il y a certaines scènes qui auraient plus passé avec des plans en extérieurs. Cependant, elle installe vraiment une ambiance différente pour chaque partie. Des ambiances certes évidente mais cohérentes
Par exemple, l'île des Amazones est très paradisiaque et lumineuse alors que le monde extérieur est bien plus sombre et réaliste.
Mais là ou le film décolle vraiment est la célèbre scène du No Man's Land. Maitrisée de bout en bout. Pas étonnant que cette scène tourne en boucle sur internet.
Les autres scènes sont sympathiques et globalement bien amenées et la musique est dans la droite lignée de ce que proposait Hans Zimmer, même si je la trouve moins bonne (oui j'ai une préférence avec le thème de Wonder Woman de Zimmer). Du coup, au niveau de la réalisation, on a du pour et du contre. Au niveau des personnages, le film s'en tire mieux.
A l'aube de la guerre
Gal Gadot en Princesse Diana / Wonder Woman. Oui il va falloir que je commence par là. Je me suis rendu compte que je n'avais pas du tout parler du personnage et encore moins de l'ex-Miss Israël dans ma critique de Batman V Superman. En même temps, elle a fait des apparitions et une scène de combat. Pas l'idéal pour se faire un avis concret. Cependant, avec le recul, elle habite bien le personnage. Déjà, le peu de scène du précédent film était suffisant pour voir qu'elle incarnait bien une version guerrière. Dans ce film, on a bien plus de développement. Déjà, on sent qu'il s'agit d'une amazone qui découvre le monde des hommes dont elle ne connaît du prisme des livres. Ce qui me permet d'en profiter d'envoyer chier tous les critiques qui qualifient le film et le personnage de Pretty Woman. Sérieusement, vous vous attendiez à quoi ? C'est une amazone candide qui découvre comment fonctionne vraiment le monde des Hommes ! Évidemment qu'elle sera plus proche d'une mentalité d'une princesse Disney ! Et encore ce n'est pas pour autant qu'elle n'est pas plus féminine et forte ! C'est ce contraste qui rend le personnage plus intéressant et elle très bien exploitée. Surtout son style de combat est vraiment incroyable. Autre détail qui a son importance, on voit bien que les scénaristes connaissent bien le personnage ( il s'agit Allan Heinberg qui a déjà écrit pour Wonder Woman avant le run de Brian Azarello et Geoff Johns qui a longtemps opéré pour Justice League sous une histoire co-écrite par Zack Snyder, ce qui explique les ralentis et le coté très épique de l'histoire).
J'ai bien aimé la petite référence à la série live avec son identité secrète et ses lunettes
Steve Trevor (Chris Pine) est ...Chris Pine. Oui c'est James T.Kirk dans l'univers DC. Il a un coté espion plutôt malin et un coté protecteur qui lui est caractéristique. C'est aussi quelqu'un de déterminer qui tombera progressivement sous le charme de Diana
Il meurt à la fin
Antiope (Robin Wright) est un personnage inédit du comics , mais une amazone bien connue de la mythologie grecque. Ce qui est déjà bien pour ceux qui sont férus de mythologie de voir des références. Cependant, dans le film, elle est l'Abbé Faria de Wonder Woman. C'est la Tante de Diana (mythologiquement c'est logique car Antiope est la sœur d'Hippolyte , on y vient) qui croit vraiment u potentiel de sa nièce et la bien entrainée pour qu'elle devienne une guerrière accomplie.
Hippolyte (Connie Nielsen) est une fusion entre les 2 versions; la Hippolyte des comics et celle des mythologie. Cela fait plaisir de voir que les adaptations de comics importe des éléments mythologiques afin de faire leur propre œuvre (chose qu'ils ont fait dans Thor). elle est très protectrice envers Diana et secrète. En revanche, elle n'est pas clair au sujet de sa naissance (au début, on dévoile la version argileuse mais après c'est plus ambiguë).
Cela dit, niveau suspension d'incrédulité, c'est un peu difficile à accepter car il y a un pan de l'histoire qui est masquée (mais on va y revenir)
Quant aux compagnons d'arme, on a un aspect 3 guerrier ou Howling Commando parmi eux.
Déjà on a Sameer , le cool maître du déguisement (joué par Said Taghmaoui , oui le Said Taghmaoui de la Haine !). C'est un polyglotte sympa et classe,sans pour autant être lourd. Charlie (Ewen Bremner de Trainspotting 1 & 2, pour moi il s'agit du gars un peu foufou de Snowpiercer) et le "tireur d'élite" écossais sympathique et enfin Chef (Eugene Brave Rock) , l'indien de la bande. Oui niveau archétype, ils ne se sont pas foulés : les acteurs jouent leurs nationalités dans le film. J'aurai pu dire que c'est gênant ou un défaut mais dans le film cela passe crème dans la mesure où ce sont plus des personnages que des archétypes.
Etta Candy (Lucy Davis) est la secrétaire de Steve. Elle est très secondaire mais sympathique.
Sir Patrick Morgan (David Thewlis, oui le professeur Lupin d'Harry Potter) est le chef d'état-major britannique et il parait sympathique
C'est lui Arès et il montre son coté calculateur. Par contre, je ne suis absolument pas fan de son design en Arès. Je trouve que la version comics lui donnait une allure bien plus proche de Sauron alors que là, il n'est pas impressionnant. Je pense qu'ils aurait pu garder la version Arès en Civil ou lui donner une version plus proche de Sauron que ça... Cela dit, il a un coté proche du diable dans le coté influence des humains (ce qui rappelle Loki de Thor, oui je référence toujours les Marvel)
Erich Ludendorff (Danny Huston, alias Poseidon dans le Choc des Titans et la version jeune de Stryker dans X-Men Origins : Wolverine) est le grand méchant qui utilise la science inspirée par Arès, tout comme Isabel « Dr Poison » Maru (Elena Anaya alias l'héroïne De El Piel que Habito, elle a vraiment des problèmes avec la chirurgie esthétique) qui est la scientifique à la Arnim Zola.
Sinon, les autres personnages sont assez secondaire malgré les caméos sympa d' Artémis (Ann Wolfe. Les fanboy ! Artémis est black ! Vous êtes où pour gueuler bandes d'hypocrites ?) et Menalippe (Lisa Loven Kongsli de Snow Therapy, le précédent film du lauréat au festival de Cannes).
Souvenirs de Guerre
Le film est construit selon les souvenirs de Diana. De faite, le film n'est pas exempt d'incohérence comme le fait de prolonger la scène d’Hippolyte où elle commente le départ de Wonder Woman. Cela dit, on peut facilement situer la donnée temporelle. En effet, si les souvenirs se situent pendant la Première Guerre Mondiale, le temps réelle se déroule en plein Batman V Superman, juste au moment ou Bruce Wayne découvre la photo de Diana datant de la Première Guerre Mondiale et avant le combat des super-héros face à Doomsday. L'histoire nous renseigne non seulement sur la mythologie grecque telle racontée par Hippolyte mais aussi sur le dernier front de 1917 (100 ans ! Illuminati !). Du coup, le parti pris est de faire en sorte que les divinités ne sont à l'exception d'Arès plus qu'un souvenir et que tout l'enjeu du film est de confronter ce que Diana sait du monde des hommes et la réalité. Déjà par rapport à la narration, on a un bon rythme et on ne s’ennuie pas une seconde. On peut critiquer le faite que durant la scène du no man's land les soldats garde en joue Wonder Woman au lieu d'affronter Chris Pine et ses potes. Problème, c'est la plus à découvert et visible, donc "cible facile". Ce que je pourrais reprocher c'est la fin très Deus Ex Machina et inutilement longue
Ok, on sait que ses bracelets lui permettent de se protéger et qu'on révèle qu'elle peut supporter des éclairs divins. Oui j'ai un peu de mal à adhérer. Mais en même temps , il s'agit d'une déesse dont elle ignore tout de son potentiel et qui est qualifiée de véritable "tueuse de dieux". Du coup, on peut supposer que sa puissance dépend grandement de sa volonté et son cœur, faisant d'elle bizarrement une Mary Sue. Mais en même temps c'est Wonder Woman : une figure inspirante et on veut la voir réussir. Dans le coté longue, c'est la mort de Steve Trevor que je trouve vraiment très tire à larme et longue. On a compris qu'il va se sacrifier !
Cela dit, le film exploite bien l'aspect ambigüe et terrifiant de la guerre. Du coup, on a un vrai film de guerre super-héroïque là où Captain America était plus un film d'espionnage et d'aventure en période de guerre. Ce qu'on aimerait aussi est que le film exploite bien le devenir des amazones et des survivants après le conflit (oui 0 mention dans les 2 cas), car si on sait qu'elle est devenue antiquaire à Paris (oui la France est à l'honneur !). On ignore comment mais c'est dommage. Mais en même temps, il s'agit d'un souvenir précis.
Un film DC convainquant ?
Si pour moi le film aurait été mieux car il y avait moyen, je pense que Wonder Woman est un film qui va bien au delà de la sympathie et quand même convaincant. Il n'est pas parfait mais au moins très ambitieux et vraiment prenant. DC a enfin montré ce qu'il vaut et ça fait plaisir (oui, parce que la demi-mesure de Batman V Superman et la catastrophe Suicide Squad, trop peu pour moi). A confirmer pour le film Justice League . Au faite qui est plus fort entre Thor et Wonder Woman ?
Réponse :Wonder Woman selon Chris Hemsworth
Version fun de la critique ici