- Diana, écoute-moi. J'ai eu une très belle vie. Encore plus belle grâce à toi. Mais tu sais quoi faire. Le monde a besoin de toi. D'accord ?
- Je n'aimerai plus jamais.
- J'espère bien que si. Un monde magnifique t'attend. Ce nouveau monde incroyable. Quelle chance j'ai eue de le voir. Mais il a besoin de toi.
- Je ne peux pas te dire adieu. Je ne peux pas te dire adieu.
- Ce n'est pas la peine. Je ne suis déjà plus là. Je t'aimerai toujours Diana, où que je sois.
- Moi aussi, je t'aime.
Wonder Woman 1984, second opus mettant en avant la super héroïne amazone, toujours réalisé par Patty Jenkins est une oeuvre pour le moins atypique loin du film de super-héros conventionnel. Un long métrage certainement animé de bonnes intentions dans son propos, qui dans sa forme pose quelques problèmes. Pour commencer, je vais taire le suspense : "Wonder Woman 1984 est un bon film, pas excellent, mais certainement pas une purge". Ce film n'a pas un mauvais scénario comme beaucoup l'affirment, au contraire, l'intrigue principale possède un énorme potentiel intelligent dans les thèmes qu'il explore via les détresses des gratifications instantanées ainsi que la cupidité de la nature humaine marquée par les peurs mondiales de l'époque. Pour autant, la traduction du mal est ici à prendre à plusieurs niveaux puisque la misère est tragique et atroce, il est donc normal de vouloir sortir d'une longue agonie par un simple souhait, néanmoins à quel prix !
Le problème vient avant tout de l'exécution. Le film est long, trop long ! 2H30 pour cette histoire c'est bien trop ! Beaucoup de séquences sont répétitives notamment autour des multiples souhaits réalisés et des retombés de ceux-ci. Un problème qui amène de nombreux trous dans la régularité et la cadence du récit, ce qui favorise un rythme terriblement étendu et donc ennuyeux. Le manque d'action n'aide pas vraiment à rendre le contenu plus énergique. Avec 30 minutes de moins facilement amputable sans pour autant nuire à la qualité de l'intrigue, Wonder Woman 1984 aurait été parfaitement digeste et aurait pu devenir une pièce de choix via l'originalité de son sujet dans le décor surchargé des super héros. Les scènes d'action sont vraiment sympa voire extra pour certaines, seulement aucun moment épique comme la fameuse scène du No Man's Land dans le premier film, ou encore avec le fameux passage en super sayien de Diana devant la mort de Steve face à Arès Dieu de la Guerre. Néanmoins je ne boude pas mon plaisir devant l'excellente course-poursuite sur l'autoroute, le fight enragé dans la Maison Blanche, ou encore le petit combat final entre Wonder Woman et Cheetah.
La mise en scène est excellente, certaines scènes sont magnifiques avec des jeux de caméra spectaculaire comme l'incroyable séquence d'ouverture sur Themyscira, la création du fameux et iconique avion invisible de WW sous les feux d'artifice, ou encore l'envol de Diana qui sous l'influence des paroles de Steve déploie son potentiel en pourfendant les cieux. Le grand Hans Zimmer revient à la composition et comme à son habitude son travail est incroyable. Celui-ci se permet même de nous resservir (pour mon plus grand plaisir) durant l'explication finale entre Diana et Maxwell Lord une des musiques culte du Batman v Superman. Un véritable régal pour les oreilles. Les décors années 80 sont dans l'ensemble réussis, l'ambiance est là. L'aspect ringard et flashi fonctionnent à merveille. L'armure d'or ailée de Wonder Woman est trop badasse, grace à elle je suis à présent convaincu qu'un film Saint Seiya avec des comédiens serait totalement crédible. Je ne suis pas particulièrement choqué devant le design final de Cheetah, je trouve même qu'elle colle bien avec le format original.
C'est facile. C'est du vent, de l'air, savoir comment flotter dessus, l'attraper.
Gal Gadot est éclatante ! Une magnifique actrice au sourire chaleureux possédant un grain de voix assez unique, qui livre avec Wonder Woman 1984 une performance toujours plus admirable. Pour cette seconde aventure Wonder Woman est mise à mal, poussée dans ses derniers retranchements autant physiquement que psychologiquement. Malgré cela, l'humanité qui anime ce personnage face à la corruption et la haine du genre humain ne faiblit pas. Une divinité Grecque super-héroïque dans la forme, qui dans le fond s'avère bien plus humaine, capable de se fourvoyer et de succomber à l'avilissement pour mieux se relever et évoluer en tirant des leçons, le tout avec bienveillance et compassion. C'est ce qui fait la force de ce personnage dans lequel Gal Gadot trouve le rôle de sa vie. Voir Wonder Woman guerroyer dans une forme physique amenuisée et amoindrie est une excellente idée, à l'origine des meilleures séquences la mettant en avant, permettant d'affirmer le courage et la vaillance de celle-ci, qui même avec un pouvoir grandement diminué continue la lutte.
L'amour qu'elle éprouve pour Steve Trevor est sincère, la chimie est toujours là. Les retrouvailles entre les deux sont touchantes et le sacrifice ultime de leurs relations à la fin, est bouleversant. Chris Pine dans le rôle de Steve Trevor est toujours convaincant. J'aime beaucoup ce personnage qui ici sert un peu trop de comic relief à mon goût, cependant la découverte du nouveau monde 70 ans après sa mort est amusante et fait un sympathique écho au personnage de Diana découvrant le monde humain dans le premier film. Tout du long du périple il aidera tant bien que mal Diana en lui sauvant la vie plus d'une fois.
Les deux principaux antagonistes du film sont : Pedro Pascal, dans le rôle de l'escroc égocentrique Maxwell Lord et Kristen Wiig, sous les traits de Barbara Minerva alias "Cheetah". Si dans le premier Wonder Woman on pouvait critiquer le peu de développement autour de l'antagoniste principal, ici c'est l'inverse total. Le développement de Maxwell prend beaucoup, beaucoup, beaucoup trop de place ! J'aime ce personnage humain qui tire sa force des souhaits de chacun sachant que le comédien Pedro Pascal l'incarne à merveille et lui insuffle une aura particulière, mais Patty Jenkins lui accorde trop de temps à l'écran, surtout durant sa chasse au souhait qui ralentit grandement l'intrigue. La relation qui unit Maxwell à son fils est intéressante. Barbara Minerva est une excellente surprise, la comédienne est convaincante dans ce rôle au regard perçant et au sourire de félin. Elle incarne une antagoniste qui n'en est pas vraiment une, puisqu'elle ne cherche pas à tuer Wonder Woman. Les motivations de la féline sont tout autres, puisqu'il s'agit une lutte avant tout idéologique entre deux femmes distinctement opposées par la classe sociale et physique. On retrouve pour mon plus grand plaisir l'adorable Lilly Aspell sous les traits de Diana enfant, la badasse Antiope par la géniale Robin Wright et bien entendu Hippolyta la reine amazone incarnée par Connie Nielsen.
CONCLUSION :
Wonder Woman 1984 bien qu'imparfait n'est pas le désastre que j'attendai au vu des nombreux mauvais retours et tant mieux ! Cette suite qui n'est clairement pas une réplique du premier opus est loin d'être un film de super-héros lambda dans le sujet qu'il transpose. Un véritable plaisir de retrouver Patty Jenkins (bien que maladroite et mal inspirée sur quelques points) ainsi que toute sa distribution originale. Bien que dans la forme quelques soucis qui heureusement ne nuisent pas entièrement au fond demeurent, c'est avant tout un film de super héros qui se plaît à opposer l'action au dramatisme du relationnel entre les personnages. Gros kif sur Gal Gadot, que j'ai hâte de retrouver pour le troisième opus.
Quel que soit le souhait qui te motive, l'important est que tu demeures patient pour que ton voeu ne soit pas un désir sans énergie.
- Tu as fait un voeu ? Hé! Hé! Hé! Petits salopards. Ils te font payer le prix fort, mais j'aime pas les règles. Heureusement, je sais les annuler. La réponse, c'est toujours plus.
- Chacun n'a qu'un voeu.
- Moi, je les exauce. Je prends ce que je veux en échange. Il n'y a rien que personne ne possède. Je me referai une santé, souhait par souhait, organe par organe, si nécessaire. Je serai invincible. Dis-moi. Qu'est-ce que tu veux ? Je suis d'humeur généreuse.
- Je ne veux plus ressembler à quelqu'un d'autre. Je veux être numéro un. Un superprédateur. Plus forte que tout ce qui n'a jamais existé.
- J'aime ta façon de penser. Vas-y!