Sans parenté avec la chronique douce-amère de Michael Winterbottom du même nom, WONDERLAND a pour point de départ un sanglant fait divers qui fit les choux gras de la presse à sensation de L.A au début des années 80.
Ceci posé, le film de James Cox brosse d'avantage le portrait d'une époque que d'une industrie (le porno) avec laquelle il n'a finalement rien à voir. La personnalité du héros, authentique star du X campée par un Val Kilmer dans le creux de la vague après le bide d'une PLANÈTE ROUGE de triste mémoire, semble surtout avoir été un moyen d'accrocher le label "True Story" et d'attirer producteurs, acteurs et spectateurs sur un canevas de thriller Rashomon-esque assez classique.
En résulte néanmoins un très bon néo-noir, techniquement irréprochable (photo chiadée, montage sophistiqué, bande-son acérée) voire virtuose (la scène des "ombres"), déroulant une galerie de personnages typés qui composent un univers de débauche "soft" à mi-chemin entre réalité et bande-dessinée et une narration moins plan-plan et roublarde que la plupart des films utilisant cette structure.
Cox réussit en effet, là ou d'autres n'auraient même pas essayé, à faire un film d'émotion(s) et de personnages plus qu'un film à twist ou à enquête, une réussite qui vient autant de sa façon de les filmer (près des corps, tous chargés d’énergies contradictoires) que de raconter son histoire à travers leurs flashbacks respectifs, plus parlant dans leurs zones d'ombres que dans les éléments éclairés par l'intrigue policière qui les relie.