Faire un documentaire sur un artiste aussi intéressant que Woody Allen, en voilà une idée qu'elle est bonne. Sauf que ce n'est pas cela qui manque, alors il vaut mieux avoir quelque chose de pertinent à dire.
Difficile de juger correctement le film de Robert Weide pour une raison simple. Je n'ai vu que la version écourtée de moins de deux heures, alors qu'il en existe une autre bien plus longue, dépassant les trois heures.
Cela explique peut-être ce sentiment d'avoir affaire à une sorte de condensé rapide d'une carrière foisonnante, celle d'un petit binoclard particulier, paradoxal, inconstant, mais incommensurablement talentueux, refusant catégoriquement le concept de mort et qui continuera de filmer jusqu'à son dernier souffle.
Fort intéressant lorsqu'il aborde les débuts de l'artiste, Woody Allen: A documentary devient ensuite bien plus consensuel, se contentant d'énumérer quasiment chronologiquement la filmographie du monsieur, le tout entrecoupé d'extraits et d'interventions horriblement partisanes, du genre "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil".
Peut-être que la version complète du film prend le temps de s'attarder davantage sur les zones d'ombre de Woody Allen (rapidement survolées ici), ou sur sa passion pour la musique. Malheureusement, celle-ci, bien qu'intéressante pour qui ne connaîtrait que peu le cinéaste, se révèle bien trop courte pour un tel sujet, et manque d'un véritable point de vue.