Si je suis allé voir World War Z, c'est parce-que le hasard a voulu que je me trouve à coté d'un cinéma Pathé et que je n'aie rien de mieux à foutre. J'avais quelques heures à tuer, il se trouve que ce film passait à ce moment là, ça aurait pu être un autre. Il faut dire que je n'avais pas vu de blockbuster au ciné depuis le dernier Batman et que ça me manquait un peu. Donc voilà je me pointe à cette séance sans aucun a priori, plutôt content.
Le film en tant que tel n'est pas un chef d'oeuvre de scénario, je dirais même que celui ci est un peu faible : Des zombies attaquent la planète entière, c'est le chaos, et Brad Pitt, ancien agent au service des nations unies qui s'était rangé avec sa petite famille doit sauver le monde. En gros, c'est pas de ce coté qu'il faut regarder pour apprécier le film.
Pour ce qui est de l'image, c'est pas mal. Les scènes d'action enchainent des successions d'images stromboscopiques, des plans laissent voir les flots de zombies se déverser sur les villes, d'autres scènes sont plus confinées, des ambiances sombres, le tout s'enchaine à bon rythme. La cadence est bien menée, pas mal de suspens, de tension, d'action. Les décors sont plutôt bons, sans excès.
Le problème c'est que malgré un effort sur le visuel et le rythme, j'ai eu du mal à accrocher. Pour moi, le film reprend les thématiques éculées de la pandémie, de l'attaques de zombies, de la catastrophe planétaire sans apporter grand chose de nouveau. Cependant, le plus dérangant, plus que ce film par ailleurs correct, c'est l'idéologie qu'il sous-tend.
Et c'est là qu'on se dit que Hollywood est une machine qui produit des films comme elle produirait des bagnoles, sans idées, convenus au possible. Non seulement le scénario est franchement léger, mais le fond même du propos est d'une impressionnante vacuité. Les nations unies sont, cela va de soi, incarnées par les américains dont le héros, sans personne, peut sauver le monde. Brad Pitt, c'est l'incarnation de l'américain modèle, réglo, centré sur sa famille pour laquelle il n'hésite pas à sortir son flingue mais quand même bon quand il s'agit d'aider les autres. La thématique du film résume les représentations politiques de l'amérique : La pandémie, c'est le chaos venu d'ailleurs (d'Asie qui plus est), qui s'infiltre dans le monde bien rangé des américains et qui les obligent à rétablir l'ordre, ce que eux seuls savent faire. Ici, pas mal d'analogies peuvent être faites : Le communisme puis l'islamisme : le mal qui corromp les hommes et perturbe leur nature. Israel construit un mur pour se protéger contre le mal : du déjà vu ? Mais comme les ricains ont une fois de plus triomphés, ils peuvent vacciner les petits africains, larger leurs sérums par avion comme ils largent leurs tracts. Tout va bien.