WORLD WAR Z : LA MENACE FANTOME (critique de l'affiche)
Oh non, encore la fin du monde !
Contrairement à ce que nous avaient dit les Mayas (et le grandiloquent film de Roland Emmerich), on attend toujours la fin du monde de 2012. On nous refait le coup cette année et cette fois-ci, si l’on en croit ces affiches apocalyptiques (voir les visuels ici http://www.lecritiquedepub.com/worldwarz/), ça sera plutôt aux alentours du 3 Juillet 2013. Le ciel rougi par les flammes, les monuments qui partent en fumée : à première vue on a déjà vu ça mille fois.
Et pourtant ces images nous parlent un peu plus, nous semblent moins éloignées, moins irréelles que d’habitude. On a la désagréable impression qu’on les a déjà vues au journal télévisé (peut-être est-ce le cas, la réalité aurait-elle rattrapé la fiction ?). On retrouve d’ailleurs la perspective des prises de vue aériennes utilisées par les hélicoptères de chaines d’infos mais aussi le rendu familier de Google maps.
Dans ces affiches, on flirte avec l’actualité et le réel. Comme d’habitude, on ne peut échapper aux classiques Tour Eiffel, Kremlin ou Corcovado, symboles habituellement utilisés pour représenter l’ensemble de la planète et qui sont presque systématiquement détruits dans ce genre de films. Mais pour une fois il y a aussi des destinations inédites telles le Mexique, l’Allemagne ou l’Australie, qui reflètent un peu mieux la multi-polarité de la géopolitique actuelle.
A travers ces affiches, on assiste manifestement à la destruction des villes, mais au final on ne sait pas vraiment comment ni pourquoi. Quelle est la menace ? Quelle est cette guerre, cette “World War Z” qu’on nous présente ? Des extraterrestres ? Des tremblements de terre ? Des cyclones ? Un raz-de-marée ?
En y regardant mieux, on distingue cette foule, amassée et compacte, bien trop dense pour être bienveillante. Des amas d’êtres humains qui, par endroit, s’agglutinent pour accéder aux toits des bâtiments.Pourquoi font-ils cela ? Qui sont-ils ? Des supporters en colère, des manifestants, des indignés ? Ces plans larges de foules nous empêche de distinguer l’identité de ces troupeaux menaçants.
Et c’est bien cela qui fait peur dans ces affiches (et en même temps donne envie d’en savoir plus) : l’absence d’explication. Comme nous l’a prouvé Alfred Hitchcock dans ses films, le plus effrayant c’est ce que l’on ne voit pas.
Alfred Hitchcock qui a dit un jour : « Ce qui me fait le plus peur ? Les petits enfants. » Peut-être un bon sujet pour le prochain film d’invasion.
Ma note : 4/5