Comme pour le film, commençons cette critique sur les chapeaux de roue ! Car s’il y a bien un film qui enchaîne les moments de bravoure à un rythme effréné, c’est bien World War Z. La présentation de la petite famille choupinou de Brat Pitt au petit déjeuner doit durer dans les cinq minutes (cinq minutes réelles !) pour qu’on assiste déjà à un moment de panique général et à un carnage impressionnant. Ça coure, ça tombe, ça meurt, ça stresse : tout est mis en oeuvre pour une immersion totale et complètement réussie.
La réalisation de Marc Forster (Quantum of Solace, Machine Gun) nous happe par des plans serrés au cœur de l’action (un peu trop tremblants d’ailleurs) agrémentés de travellings et plans large tout bonnement saisissants. Sans jamais perdre de vue ses héros, Forster arrive à nous imprégner de toute l’horreur alentour avec une tension magistrale. Que ce soit pour l’impressionnante invasion à Jerusalem, la catastrophe dans l’avion ou encore l’évasion des héros d’un immeuble par les toits, toutes ces scènes sont palpitantes.
Seulement, quand on regarde World War Z, on ne peut s’empêcher d’être interloqué par un détail flagrant : aucune goutte de sang ne gicle, ni même n’est montrée tout du long. Un film de zombies sans hémoglobine ? Étrange, clairement. Cependant, il existe un moyen d’y remédier : acheter le blu-ray. Là, des plans fugaces pointent le bout de leurs nez pour des giclures et autres violence, qu’on nous cachait en version cinéma. Une main coupée qui saigne abondamment, des têtes qui explosent… sans entrer non plus dans le gore, c’est un peu plus crédible. Bon, il y a aussi le souci que les zombies ne mangent pas leurs proies, mais les mordent juste pour propager la maladie. Ça enlève beaucoup niveau "intestins qui pendent et chair arrachée". Allez comprendre…
A côté de ça, nous avons Brad Pitt, exceptionnel comme toujours, qui essaye de trouver le patient zéro, là où tout a commencer. C’est en trouvant l’origine du mal qu’on trouvera la solution pour l’éradiquer. Son enquête le balade dans différent pays, nous montrant que le monde entier est dans la détresse, et chacune des pistes est un prétexte à une nouvelle scène d’action. Et c’est sur ce point que World War Z échoue. Quelques idées pas trop mal s’immiscent dans le scénario, mais la résolution finale est franchement mauvaise, sans compter qu’après deux heures de tension, la fin est bâclée. Autant l’intro vite fait bien fait est un atout, autant la fin aurait pu prendre son temps, car elle aussi est torché en cinq minutes. Fail !
On pourrait parler du côté humoristique malgré lui dans pas mal de passages (la mort d’un personnage quelque peu hilarante, une pub poussée pour Pepsi, la raison qui amène les zombies à envahir Jerusalem), mais ce serait cracher dans la soupe tant on est constamment tenu en haleine de bout en bout. C’est fait pour divertir, et le spectacle démesuré auquel on assiste l’emporte haut la main.
POUR LES FLEMMARDS : Les idées un peu fumeuses et la fin bâclée ne gâchent en rien le plaisir qu’on éprouve en regardant World War Z, film au rythme endiablé et à la tension stupéfiante. Préférer la version longue, qui rajoute un peu de crédibilité niveau hémoglobine.