Franz Woyzeck est un soldat dans un petit village allemand. Ayant un fils et sa maîtresse, Marie, à nourrir, Franz effectue des heures supplémentaires avec son officier supérieur et participe à une expérience scientifique pour gagner un peu d'argent en plus. On suivra alors l'évolution de Franz, parmi les personnages de son entourage aussi désolants qu'ils soient.
Un pitch simple qui vous tiendra en haleine pendant un peu plus d'une heure.


Vous n'avez pas vu le film ? Allez le voir et revenez, je vous attend de pied ferme.


Le film commence par une série de courtes séquences de la petite ville située au bord d'un étang, on est alors charmé par ces images qui inondent l'écran et par une douce mélodie de boite à musique qui submerge nos oreilles. Tout semble beau, parfait, la ville nous accueille les bras ouverts. C'est alors que que Franz arrive tout courant et se met au garde à vue devant nous, prêt à jouer son rôle, prêt à nous servir, sous les cordes retentissantes de la nouvelle musique qui accueille notre héros.


Franz est le larbin de son capitaine, il ne fait qu'obéir à ses ordres les moins valorisants qu'ils soient, il est également le cobaye de son médecin qui le force à ne faire qu'un régime alimentaire à base de petits pois ce qui permettra au scientifique timbré de savoir les effets à long terme sur l'Homme.
Le film propose une réel analyse sur notre société peu humaniste et peu valorisante, où tout le monde se vend pour survivre. Franz est piétiné, par son Capitaine il est moralement et physiquement détruit par son médecin qui ne voit qu'à travers lui un bout de « barbaque » animé.


Subissant le traitement expérimental du Doc et se sentant de plus en plus rejeté par Marie, Franz va commencer à avoir des visions sinistres, des visions d'Apocalypse, il sombre peu à peu dans la folie.


Est-ce vraiment une folie ?
C'est une folie pleine de raison. Face à ces habitants, ces animaux, Franz est rempli de désespoir, il comprend malgré lui que le monde ne tourne pas rond, il en devient complétement malade, et il en est alors d'avantage repoussé. Il va connaître la solitude face au regard inconnu de Marie, face à cette foule en colère, on réalise en même temps que lui que nous n'existons que pour les intérêts personnels des autres et que rien n'a de sens.
En adoptant des plans fixes et en jouant sur les différences de champs, Herzog nous rappelle les peintures naturalistes, en nous illustrant les hommes à leur besogne à travers Franz se courbant le dos à la tâche.
Le regard perdu dans cette marée humaine, Franz découvre que Marie se lasse complètement de lui, elle va alors se tourner va un tambour-major. Dévasté et perdu, notre protagoniste sera par la suite humilié par cette brute de décoffrage qu'est le tambour-major, en plein lieu publique. Cette ultime coup de marteau enfonce définitivement le clou dans la poitrine de Franz, il atteint alors le sommet qui causera sa perte et il assassine sa femme au bord de l'étang.


La société a gagné, il est devenu ce qu'elle voulait qu'il devienne, un fou qui a tué sa femme.

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le 28 juin 2014

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Guillaume L

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