La première chose qui nous vient à l’esprit c’est « armez-vous de patience ». Car si Wrath of Silence (2017) est indéniablement un beau et haletant polar, il n’en reste pas moins lénifiant (!) et c’est hélas là, son seul & unique défaut, celui de mettre une bonne heure pour réellement rentrer dans le vif du sujet.
Xin Yukun nous entraine au cœur de la Mongolie, en pleine zone aride et poussiéreuse où de rares moutons tentent de survivre. Ici, il y est question de la lutte des classes, sur fond de corruptions et de pots-de-vin. Et très rapidement, le film bascule dans un "revenge-movie" où le héros est un père de famille muet (c’est de là que tient toute l’originalité du récit).
Comme pour mieux souligner l'impossibilité à s'exprimer des classes ouvrières chinoises, le réalisateur offre à son personnage principal l’impossibilité de parler et n’aura pour seul moyen de communication : son corps, à travers ses poings et ses pieds (ce qui donnera d’impressionnantes scènes de fights à mains nus).
Le film aurait pu être un palpitant thriller montagnard s’il n’avait pas été lourdement handicapé par les 60 premières minutes du film et ses innombrables plans contemplatifs.
Il aurait aussi pu être un sévère brûlot contre l’injustice sociale en Chine, mais on imagine aisément la censure dans pays, ce qui a sans nul doute empêché le cinéaste de s’exprimer autant qu’il l’aurait souhaité.
Il en reste au final, un séduisant polar, dépeignant un pays gangréné, puissant et qui promet une belle carrière à ce réalisateur.
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