Il y a 10 ans de cela, les Clowns tueurs revenaient terroriser notre société sous l’effet d’une mode passagère venant comme souvent des Américains, un peu comme les mojito qui mirent 10 ans à arriver jusque dans nos contrées de la Meuse profonde. Les réseaux sociaux était alors en pleine effervescence, et les prank pour faire peur aux gens devenaient la nouvelle lubie des vidéastes en herbe, à tel point que les autorités interdirent le port des masques intégrales sur la voie publique en pleine période du percent, ce qui pour nous autres lycéens relevait forcément d’une gageur. Par conséquent, nous avons festoyés intégralement recouvert sous la chaleur et laisser le quai de Londres dans un état exécrable sans même se soucier du travail des équipes d’entretien qui durent ramassés les cadavres de bouteilles, le verre pilé, et passer la Karcher pour faire oublier notre embardé passagère. Nous fûmes fustiger sur l’Est Républicain, et le défilé fût menacé par le préfet pour les générations suivantes, pas vraiment de quoi être fier à 100 jours des examens… Du coup les prank de psychopathe courant après les gens, ça me faisait carrément marrer, j’aurai même pu finir comme Wrinkles le clown si je n’étais pas rentré le rang.


L’histoire de Wrinkles remonte exactement à 2014, une vidéo creepy fait alors son apparition sur les réseaux sociaux. On y voit un clown sortir du dessous d’un lit d’une fillette entrain de dormir avant de s’emparer de la caméra. Peu de temps après, des stickers apparaissent dans le paysage Floridien avec la photo de cet individu ainsi que son numéro de téléphone. Il n’en fallait pas d’avantage pour que les médias propagent l’information, que les talk-show télévisés s’emparent du sujet, et que les parents désespérés appellent le numéro pour canaliser leur mômes les plus turbulents. À l’inverse, les jeunes les plus téméraires se filment en invectivant le croque-mitaine dans des défis populaires pendant que d’autres le harcèlent carrément en promettant de lui faire la peau. Le documentaire s’intéresse ainsi à démontrer comment peuvent naître les légendes urbaines ainsi que sa réception sur la population, entre rejet, peur, et fascination. Evidemment, le réalisateur relate la genèse de ce phénomène de société, de ses origines lorsque le clown n’était encore qu’un arlequin qui faisait marrer le public dans les cirques, à sa sur-représentation dans la culture populaire, notamment les films de genre qui pervertirent son image en l’associant au traditionnel mythe du boogey-man.


À vrai dire, je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre en lançant ce long-métrage, je pensais qu’il s’agissait tout bonnement d’un found footage, ou bien d’un faux documentaire sur un tueur inspiré de Gacy, preuve que j’ai moi même tendance à effectuer l’amalgame et à considérer le clown comme un monstre et non comme un comique. Finalement j’ai été assez surpris par la tournure des événements, notamment par le comportement extrême des gens, plus que par le caractère misanthrope et sincère de l’homme derrière le masque qui de toute évidence paraît moins déséquilibré que certains intervenants. Et pour cause, puisque le sujet parvient habilement à retourner le point de vue du spectateur à mi-parcours en introduisant le véritable responsable qui va alors nous dévoiler l’envers du décor afin d’exposer ses motivations pour ce qui était en réalité qu’une simple expérience sociologique qui a dérapé en cours de chemin, puisqu’elle a générer des imitateurs mal intentionnés et insuffler tout un climat de terreur poussant les parents et les pseudo justiciers à répliquer par la force et à organiser des milices locales qui aurai clairement pu mettre en danger l’intégrité des mauvais plaisantins tel que moi. La société aura toujours besoin de son folklore et d’un monstre sur lequel projeter ses peurs les plus viscérales puisque cela fait également partie du cheminement de n’importe quel individu, et s’il vise parfois à nous effrayer, il ne faut pas oublier que cela permet également de nous rassembler même si c’est pour tout casser. Du coup, pas sûr que la figure controversée du clown retrouve un jour son innocence auprès des enfants.


T'es nostalgique du Projet Blair Witch, t'aimais bien mater des VHS sur ta télé carrée ? Tu regrettes le numérique dégueu des années 2000 ? Tu voulais du rab de Found footage ? Eh bien rends-toi sur L’Écran Barge où tu pourras bouffer de la bande magnétique par tous les pores de ton corps jusqu'à t'en dégoûter définitivement.

Le-Roy-du-Bis
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le 25 mai 2023

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Le Roy du Bis

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