Mutations académiques.

Quelle est la durée de vie d’un blockbuster ? Plus de quinze ans nous séparent de ce premier opus d’une immense lignée, première honorable tentative d’investir le terrain cinématographique avec les super-héros qui font depuis la pluie et le beau temps sur le box-office.

On peut retrouver dans cette exposition une certaine émotion, notamment par la thématique de la tolérance et de la gestion politique des mutants ; c’est certes peu développé, mais l’enjeu narratif est tout de même assez intéressant : choisir son camp dans la coopération ou non avec l’homme, qui discrimine pour le moment mais peut s’avérer en voie de disparition.

X-men parait assez atone aujourd’hui, sans qu’on puisse réellement déterminer si on doit lui en faire le reproche ou si la surenchère de CGI et de fins du monde a déformé notre horizon d’attente face à ce genre. Il réside une certaine paresse dans son exposition, le film désirant passer directement à l’action sans jouer avec ce qui pouvait réellement faire son sel, à savoir les débuts de la mutation, même si le personnage de Malicia repend effectivement cette thématique. La rivalité entre les patrons est elle-même bien maigre, et l’enjeu final avec cette laide machine pour zombifier une ville entière rappelle tout de même les tristes heures du règne de Schumacher sur la franchise Batman.

Ce n’est pas raté pour autant : le film a le mérite de ne pas trop s’appesantir (étant étonnement court), et le personnage de Wolverine n’est pas dénué de charme. La mise en scène, si elle n’éblouit pas, gère assez bien les espaces, notamment les différentes architectures (dans les instances politiques, au début, puis surtout l’école des mutants).

Un début prometteur, donc. Reste à voir ce que va donner la suite.

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