La meilleure défense c’est encore l’attaque ?

Bien évidemment, la franchise X-Men se prolonge avec un troisième opus mettant en évidence une confrontation sévère entre deux armées de mutants, provoquée par la création d'un vaccin permettant de supprimer les mutations. Cette idée scénaristique est à la fois intéressante et assez innovatrice j'ai envie dire. Cependant ! Un changement majeur se produit dans cette franchise, celle du réalisateur. En effet ! Bryan Singer, le metteur en scène des deux premier opus, cède sa place pour s'occuper de son reboot de Superman. Je n'ai rien contre le fait de changer de réalisateur et de voir une nouvelle vision des choses mais pourquoi avoir choisi Brett Ratner, le réalisateur qui s'est fait une bonne petite réputation cinématographique avec les deux premiers Rush Hour.

Ce cinéaste n'a jamais été une source d'inspiration professionnelle pour moi. Les Rush Hour sont à la limite de bons divertissement et sa version Hannibal Lecter est techniquement bien foutue mais en visionnant des productions insignifiantes comme Family Man ou Coup d'éclat, rien nous dit que le cinéaste cherche la même réputation que celle de certains de ses confrères comme Steven Spielberg ou Ridley Scott. Sans avoir visionné ce troisième opus, je savais que c'était une très mauvaise idée et que la déception allait pointer le bout de son nez. On perd complètement le raisonnement et la logique scénaristique de Bryan Singer, le scénario dérive sur plusieurs sujets et on va sans arrêt à gauche et à droite, sans réellement savoir où l'on va.

On voit bien que le réalisateur n'était pas à l'aise pour mettre en œuvre une production avec autant de scènes d'action et d'effets spéciaux. D'autant que le scénario contient vraiment des idées assez bizarres comme celle des mutants considérés comme des malades ou quand Magneto se croit capable de contrôler une mutante plus puissante que lui. Eh oui ! Ce troisième opus se concentre sur une en particuliers, Jean Grey, la mutante qui s'est sacrifiée à la fin du second opus et qui renaît comme le phœnix qui renaît de ses cendres. L'actrice Famke Janssen a donc un traitement de son personnage plus poussé et plus personnalisé dans ce troisième opus, tout comme Hugh Jackman qui développe aisément une nouvelle facette de son mutant animalier Wolverine avec des mouvements de combat plus recherchés et plus travaillés.

Pour le reste, j'ai envie dire que c'est assez limite dans l'ensemble. On retrouve de bons rôles comme Halle Berry dans la peau d'une Tornade qui survole les champs de bataille ou Ian Mckellen qui interprète le maléfique Magneto avec beaucoup de classe. On note la présence de bons artistes comme Kelsey Grammer animant un mutant primate ayant un aspect physique acceptable entre le singe et l'humain. Les autres, ça ne vaut pas la peine d'en parler, certains meurent assez rapidement, d'autres perdent leurs pouvoirs, d'autres font plus du moral que de l'action. Le casting était un élément à ne pas négliger. Malheureusement, c'est le cas et quand je suis arrivé à la moitié de la production, je n'avais plus forcément envie de voir le reste tellement que l'état d'esprit de Bryan Singer était absent.

Il n'y a aucune philosophie sérieuse et personnelle appliquée dans le scénario, ça ressemble plus à une bête combinaison d'action et d'agissements anodins que personne aurait voulu voir. Certes, les scènes d'action sont bien foutues, les effets spéciaux sont corrects et on voit un bon lot de mutants qui veulent défendre leurs libertés. Ce qui est tout à fait normal et évident à comprendre mais c'est mal raconté. Le réalisateur n'avait apparemment pas une idée précise de son sujet et n'avait pas l'air de s'en soucier. La menace se ressent à peine, les émotions ont du mal à être reçues, c'est vide dans l'ensemble. La mise en scène est classique et certaines morceaux musicaux sont engageants à entendre mais c'est tout, ce sont des éléments qui ne sauvent pas le naufrage et cela met fin à une franchise avec un dernier épisode loin d'être satisfaisant pour son public. 4/10

• Mon cher petit, je défends les droits des mutants depuis que tes griffes étaient encore des ongles.


• Il a vraiment dit « mon petit » ?