L'histoire commence par un écran noir où on croit reconnaître des gémissements explicites, mais pas que... Au bout d'un moment, la scène se dévoile et bel et bien , un très mignon adolescent, plus queer que nature, est l'objet de tous les désirs d'un homme plus âgé, un médecin visiblement, sans que ce dernier réussisse à émouvoir vraiment notre jeune héros, tout occupé lui à sucer un chupa chups, et occupé à rattraper son lapin qui s'échappe de son sac.

D'emblée, on fond pour Daniel, 16 ans, effronté et craquant , en partance pour Athènes après le décès de Jenny, sa mère albanaise. Sur le bateau qui le ramène sur le continent, il croise un paquebot où il croît reconnaître Patty Pravo, idole de Jenny, et croit même l'entendre dire de se vêtir plus chaudement à cause du vent marin du soir.
Ces belles scènes d'introduction nous met directement dans l'ambiance du film, à la limite du naturalisme et du plus pur onirisme, et tout cela pour notre plus grand bonheur.

Dany vient à athenes retrouver son frère Odysseas à peine plus âgé , mais suffisamment pour risquer d'être expulsé de la Grèce, son pays, s'ils n'arrivent pas à retrouver leur père grec parti depuis longtemps.
L'histoire est un lumineux road movie entre Athenes et Thessalonique, refuge supposé de ce père devenu leader d'extrême droite.

Leur attelage est dominé par un folklore queer très poussé et très assumé, qu'on devine être le combat personnel de Panos H. Koutras, mais que le très jeune âge du personnage rend assez pop et acidulé. Le naturalisme vient des passages impliquant des scènes de rue où clochards et marginaux restent sur le carreau dans cette Grèce nouvellement exsangue, où les boulots et les habitations montrent la précarité des habitants. Où un "Evro" est un Evro, et où les mouvances de l'aube dorée rayonnent albanais et "pédés" dans le même mouvement.

L'onirisme vient des scènes fraternelles dans cet hôtel abandonné de Xenia, avec des symboliques certes pas subtiles, mais fortes (le passage à l'âge adulte avec la scène du lapin, notamment), des rapports d'amour très confus que le glissement incestueux est évité par une mise en scène fantastico poétique de la même mascotte.

Bien qu'assez invraisemblables, toutes les scènes sont attachantes, portées surtout par le jeune Kostas Nikouli.

Après les films comme Canine ou Alps, qui apportent une vision extrêmement noires de la Grèce, Xenia est une vraie bonne surprise, porteuse d'émotions vraies dans une belle vision de la Grèce qui avait tendance à être trop négative ces temps ci...Un film frais tout en étant profond, même si comme dit un collègue plus haut, la forme n'y est pas toujours...

A ne pas louper !
Bea_Dls
8
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le 28 juin 2014

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Bea Dls

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