Tridimensional bonito culos.
Lorsqu’on pense à l’Espagne et à l’horreur/épouvante il nous vient instantanément tout un tas de souvenirs que nous ont offert Jaume Balagueró ou Álex de la Iglesia. Aussi ces cinéastes ne se sont pas penchés sur la mode actuelle, à savoir la 3D. Rodar y Rodar Cine y Televisión et Antena 3 (chaîne câblée espagnole) se sont cotisés pour remédier à l’absence de tout produit du genre afin d’offrir de la tripaille dans un nouvelle dimension. Cela dit le budget n’est pas florissant, et contrairement aux dizaines de millions que sont capables de dépenser les américains, ici il n’y a que 3,2 millions d’euros. Un problème qui se fait ressentir durant toute la pellicule.
Pourtant les choses commencent pas trop mal avec une mise à l’épreuve d’une bande de teenagers pour leur prouver la puissance de l’esprit sur le corps humain. Sans trop de liens avec cette introduction nos amateurs de sensations fortes décident de partir en week-end sur les traces d’un serial-killer, équipés de tout un tas de matos pour tenter de filmer quelque chose. Evidemment les phénomènes paranormaux se manifestent très vite pour notre plus grand plaisir, et bien que le film soit très souvent raté, comble le petit amateur de séries Z, la bobine ressortant tous les gimmicks du genre. On a des ados qui meurent, ça vous l’aviez compris, on a des petites pépés aux jeans serrés (dont une qui s’octroie même un long plan fixe sur son postérieur presque en close-up, l’un des autres avantages de la 3D), puis on a une compilation un peu bordélique de tout ce que l’on a vu ces 20 dernières années, avec de brefs morceaux de DV-movie, de slasher, de torture-porn, en somme il y en a pour tous les goûts.
En revanche ce qui gène pas mal c’est que le tueur est approximativement le plus risible que l’on ait pu voir, faisant passer Jason et son sac de jute pour un premier de la classe. Autre grief, l’ensemble peine à trouver une direction, alternant entre le splatter hilarant avec ses punchlines débiles et le film paranormal qui se la raconte un peu avec un twist sacrement con car déjà vu il y a quelques années dans Haute Tension, et qui plus est très mal amené, faisant glisser l’ensemble sur la pente de l’involontairement drôle.
C’est assez regrettable car si la production avait assumé à fond son aspect bis ses handicaps auraient été bien plus supportables, qui plus est malgré son budget étriqué le gore est suffisamment proéminent, cela sans oublier le vaste panel d’effets en 3D, efficaces sans non plus trop s’imposer (signés Entropy Studio, ceux qui avaient fait les VFX d’Eva).
Paranormal Xprerience 3D se présente donc comme une production divertissante, mais manquant beaucoup trop d’originalité pour laisser le moindre souvenir, et si vous en gardiez ce serait soit le postérieur de la bimbo ou alors le tueur ridicule, dans le genre on a vu bien plus mémorable…